Une analyse de données recueillies sur 40 ans réalisée par l’Université Concordia démontre que la technologie améliore l’expérience éducative
Si la technologie progresse à pas de géant, les ordinateurs aident-ils pour autant les étudiants à apprendre? Tout à fait, selon une étude rétrospective de 40 ans de données sur l’impact des technologies en classe.
Publiés dans la revue Review of Educational Research, les résultats obtenus par les chercheurs de l’Université Concordia donnent à penser que la technologie est à la fois source de contenu et facteur de réussite pour les étudiants.
Dans le prolongement de la thèse de doctorat de Rana Tamim, auteure principale, cette recherche a colligé les données concernant 60 000 élèves ou étudiants du primaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur. Elle a comparé leur réussite dans les cours qui faisaient appel à la technologie informatique et dans ceux qui y avaient peu ou pas recours.
Lorsque les ordinateurs servaient de support à l’enseignement, la technologie a eu un impact positif de léger à modéré tant sur l’apprentissage que sur l’attitude. « Nous en déduisons que cette incidence serait plus marquée si l’on pouvait l’observer du début à la fin de la scolarité des sujets », explique le professeur Richard Schmid, l’un des coauteurs de l’étude, directeur du Département des sciences de l’éducation et membre du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de Concordia.
Les chercheurs ont découvert que la technologie donne de meilleurs résultats lorsque les étudiants sont encouragés à exercer leur jugement critique et leurs aptitudes à communiquer. « Une présentation PowerPoint classique n’améliore pas sensiblement l’expérience d’apprentissage, si ce n’est par son apport au contenu ou par sa capacité de dynamisation des cours magistraux et des discussions en classe », poursuit-il.
L’équipe prévoit désormais repérer les technologies qui donnent les meilleurs résultats par discipline. « La technologie éducative n’apporte pas une intervention homogène; elle fournit plutôt un ensemble d’outils et de stratégies d’apprentissage », précise le professeur Schmid, ajoutant que les professeurs disposent de peu de ressources pour se tenir au courant des technologies récentes et de leurs potentialités.
« Les enseignants du Québec connaissent mal le rôle de la technologie dans l’apprentissage, indique-t-il, et le problème s’aggrave du fait que les enfants deviennent de plus en plus ferrés en informatique. L’un des mandats du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de Concordia est justement d’aider les éducateurs et de leur fournir les outils pour faciliter l’intégration des technologies dans leurs enseignements. »
Source : Nadia Kherif – Université Concordia
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