Pour la première fois, des scientifiques de l’Institut de technologie de Karlsruhe (Bade-Wurtemberg) et de l’Imperial College de Londres sont parvenus à rendre invisible des objets dans les trois dimensions de l’espace, dans un intervalle de longueur d’onde microscopique allant de 1,5 à 2,6 micromètres. Il s’agit là d’une véritable prouesse technologique car la lumière, qui voyage en ligne droite et qui rebondit en partie sur tout objet rencontré sur sa trajectoire, n’est pas facile à dompter. Cette recherche parue dans la revue américaine Science datée du 19 mars 2010.
Pour faire en sorte qu’un objet échappe à la perception, il faudrait parvenir à modifier la trajectoire de propagation de la lumière et contraindre celle-ci à tourner autour du dit objet au lieu qu’elle ne file tout droit derrière lui après avoir rebondi. Des chercheurs européens sont parvenus à créer pour la première fois une structure microscopique en trois dimensions permettant de réaliser cette expérience et de faire « disparaître » un objet.
Faire glisser la lumière sur un objet un peu comme de l’eau sur des roches
Le dispositif qui consisterait à envelopper un objet d’un matériau susceptible de dérober celui-ci au regard n’existe pas dans la nature. Il implique donc la fabrication de matériaux artificiels ou méta-matériaux, une « révolution qui (…) suscite l’enthousiasme des industriels », soulignait en juin 2007 John Pendry qui, le premier, a montré qu’une telle révolution était possible.
Depuis ces cinq dernières années, des scientifiques sont parvenus à produire ces matériaux composites qui n’existent pas à l’état naturel, permettant de « modifier le déplacement de la lumière visible pour la faire glisser sur un objet un peu comme de l’eau sur des roches » … La faire glisser au lieu qu’elle rebondisse. Mais cette structure était en deux dimensions. Cette fois-ci, explique le scientifique français Nicolas Stenger, la nouvelle « cape d’invisibilité » est tridimensionnelle car, « quel que soit l’angle avec lequel on regarde on ne voit rien, nous sommes bien en trois dimensions ».
Source: Caroline Lachowsky – RFI
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