Un drôle de sport cérébral se joue chaque jour à Vancouver depuis le début des JO. Une société propose aux visiteurs de contrôler « par la pensée » les couleurs des illuminations des chutes du Niagara, à plus de 3000 km de là.
Ils ont aussi la possibilité de choisir « par la pensée » l’intensité ou la rotation des lumières de deux autres sites majeurs du Canada: la tour CN à Toronto et le parlement d’Ottawa.
La société ontarienne InteraXon a été invitée par le ministère du Tourisme et de la Culture de l’Ontario, à présenter cette expérience grand public dans le pavillon érigé pendant les JO pour être la vitrine technologique de la province.
Chaque jour, des centaines de visiteurs font la queue pour avoir le droit de s’allonger dans un transat et de se voir poser une électrode sur le front.
Le but est de capter les ondes alpha et bêta matérialisant respectivement la relaxation et la concentration dans l’activité cérébrale, des états qui vont influencer les illuminations à l’autre bout du Canada.
« Il faut imaginer que le cerveau est comme une souris d’ordinateur », dit à un visiteur Chris Aimone, responsable technique et un des fondateurs de cette start-up canadienne lancée il y a 3 ans, et réunissant programmateurs, designers et neurologues.
Les signaux sont envoyés via Internet à des ordinateurs installés à plus de 3000 km de Vancouver, et commandant les illuminations de chaque site.
Ainsi, dans le cas de la tour CN de Toronto, plus la personne est concentrée et en alerte, plus les 1300 lumières installées à son sommet vont tournoyer rapidement. Si, elle ferme les yeux et pique un somme, la rotation des lumières ralentira.
Les visiteurs ont la possibilité de voir sur écrans géants le pouvoir de leur pensée, en temps réel, ou en simulation nocturne, lorsque la lumière du jour empêche de visualiser les illuminations.
Très curieux, les visiteurs jouent le jeu, mais restent dubitatifs sur leurs capacités à contrôler la lumière. « Il y a des gens qui appellent à Toronto pour demander à des amis s’ils voient les lumières tourner à toute vitesse », affirme Chris Aimone.
Avec une seule électrode, la capture de l’activité cérébrale dans cette application ludique n’est pas d’une précision chirurgicale. L’expérience révèle en tout cas qu’il est plus difficile qu’il n’y paraît de maîtriser l’activité du cerveau.
Alors que des interfaces cerveaux-ordinateurs permettant de convertir la pensée en actions existent déjà dans le domaine médical, au service des paralysés, la société Interaxon vise elle le créneau des loisirs et de la domotique. « Dans dix ans, cela sera très abordable pour le grand public », affirme Chris Aimone. Le fabricant de jouets, l’Américain Mattel, a d’ailleurs déjà commercialisé un jeu permettant de déplacer une balle par la pensée.
Cette technologie, encore émergente, devrait occuper peu à peu le quotidien des consommateurs, pense InteraXon : « On peut imaginer des jeux vidéo avec des personnages réagissant en fonction de vos émotions, des logiciels permettant de vous donner une secousse si vous vous endormez en conduisant, ou encore un système pour réguler la lumière dans votre maison selon que vous êtes détendu ou au contraire en pleine activité », explique Chris Aimone, un ingénieur en informatique.
« On pourrait même imaginer des paraplégiques affronter des valides dans un tournoi de jeux vidéo », ajoute t-il.
Source : © 2010 AFP / InteraXon / msn.ca
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