Les recherches des 20 dernières années ont fait de l’Ile de Pâques un exemple-type d’un environnement dévasté par l’action de l’homme. Et une nouvelle étude renforce cette image: la dévastation aurait commencé dès le moment où les humains ont mis le pied sur l’île.
C’est que cette nouvelle étude place l’arrivée des premiers humains sur l’île Rapa Nui –son véritable nom– aux environs de l’an 1200, soit 400 à 800 ans plus tard que ce qui avait été estimé jusqu’ici. Mais seulement 100 ans avant que ne commence la dévastation des forêts.
À partir de ce point, les chercheurs s’entendent: l’organisation sociale complexe de Rapa Nui –dont la manifestation la plus spectaculaire sont ces fameuses statues– a conduit à une destruction rapide de l’environnement: érosion,
déforestation, mort de nombreuses espèces d’oiseaux. Lorsque les premiers Européens « découvrent » cette île en 1722 – la plus isolée des îles de notre planète – ils n’y voient qu’un caillou rocheux sans grand intérêt –et ces statues qui, comme surgies de nulle part, les mystifient.
Tant qu’on croyait que les Polynésiens avaient occupé l’île dès les années 400, 600 ou même 800, on pouvait imaginer qu’il y ait eu d’abord une sorte d’âge d’or, période pendant laquelle ils avaient vécu en harmonie avec
cette nature fragile. Mais si les nouvelles données, parues la semaine dernière dans la revue Science, se confirment, « vous n’avez plus ce Jardin d’Éden » initial, résume l’auteur principal, Terry Hunt, de l’Université d’Hawaii. Reste toutefois aux chercheurs à s’entendre sur la méthode la plus fiable pour fixer une date aux premiers arrivants, une tâche qui pourrait prendre encore du temps.
Source : Agence Science Presse
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