De grandes éruptions volcaniques ont, dans le passé, refroidi la planète, mais celle qui a eu lieu en Islande apparaît pour l’heure trop petite pour avoir un impact sur le thermomètre mondial, selon plusieurs experts.
De grandes éruptions volcaniques ont, dans le passé, refroidi la planète, mais celle qui a eu lieu en Islande apparaît pour l’heure trop petite pour avoir un impact sur le thermomètre mondial, selon plusieurs experts.
Le phénomène est scientifiquement établi: les énormes quantités de cendres et de dioxyde de soufre projetées dans la stratosphère lors d’une énorme éruption peuvent refléter une partie des rayons du soleil pendant des semaines ou des mois, entraînant une baisse provisoire des températures.
« C’est comme mettre un pare-soleil sur le pare-brise de votre voiture: vous empêchez l’air intérieur de se réchauffer trop rapidement », explique Colin Macpherson de l’université de Durham, dans le nord-est de l’Angletterre.
Le cas du volcan Krakatoa en 1883 en Indonésie est régulièrement mis en avant. La référence la plus récente est l’explosion, en 1991, du Pinatubo, aux Philippines. Le réveil de ce volcan après quatre siècles de sommeil avait projeté dans l’atmopshère plusieurs millions de mètres cubes de matériaux volcaniques. Cette gigantesque irruption avait fait baisser la température moyenne à la surface de la planète de 0,5 degrés l’année suivante.
A beaucoup plus petite échelle, l’éruption en 1980 du Mount Saint Helens, aux Etats-Unis (Etat de Washington) avait également eu un impact sur le climat.
Mais, soulignent nombre de scientifiques, l’explosition d’un volcan au sommet du glacier Eyjafjallajokull, dans le sud de l’Islande, spectaculaire car elle paralyse le ciel européen en raison notamment de l’orientation des vents, n’en est pas pour autant exceptionnelle.
« L’éruption est trop petite. C’est absolument inimaginable que cela ait un impact sur le climat », tranche Steve Tait, directeur des observatoires de vulcanologie et sismologie de l’Institut de physique du globe de Paris.
« Ici, il s’agit de quelque chose de petit, qui va rester dans la basse atmosphère, 8, 10 km, peut être un peu plus », ajoute-t-il, soulignant que le caractère spectaculaire de ce cas particulier est que le nuage est situé « pile à l’altitude où volent les avions ».
« Pour le moment, nous parlons de quelque chose qui est environ 100 fois plus petit que le Mount St Helen’s. A cette échelle, c’est improbable que cela ait le moindre impact perceptible sur le climat », explique aussi Kathryn Goodenough, du British Geological Survey (BGS).
Un éventuel impact régional est envisageable, soulignent les experts, mais seulement si l’activité volcanique devait se poursuivre durant de longs mois.
« Dans les années 1780, une grande éruption dans le sud de l’Islande a duré environ deux ans et généré beaucoup de soufre », explique Colin Macpherson.
« Cela a provoqué un brouillard plutôt agressif et entraîné une baisse des récoltes. Mais nous sommes loin de ce scénario à ce stade », ajoute-t-il.
Une baisse des températures liée à une éruption volcanique est, en tout état de cause, un événement ponctuel qui ne modifie pas la tendance au réchauffement climatique sur le moyen terme, liée aux émissions de gaz à effet de serre.
Selon les scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec), la température moyenne de la planète pourrait grimper de +1,1 à 6,4°C d’ici à 2100, avec une valeur moyenne « plus sûrement comprise » entre +1,8 et +4°C.
Source: © 2010 AFP
Laisser un commentaire