Même si ses deux longues canines sont la partie la plus marquante de son anatomie, le Smilodon fatalis avait une autre arme non moins redoutable : ses pattes avant.
Une nouvelle étude des os de cet ancien félidé, disparu il y a 10.000 ans, confirme que le tigre à dents de sabre se servait de ses pattes pour immobiliser sa proie avant de planter ses canines.
L’équipe de la paléontologue Julie Meachen-Samuels (National Evolutionary Synthesis Center, Durham, E-U) a passé des os de Smilodon aux rayons X pour mesurer précisément la taille de leur section. Elle les a ensuite comparés avec 28 espèces de félins, du petit chat-tigre (margay) de 3 kilos au tigre de plus de 250 kilos (ce qui était à peu près le poids du Smilodon), en passant par l’ancien lion d’Amérique (Panthera leo atrox).
Plus les pattes sont longues, plus les os sont gros. Cependant le tigre à dents de sabre échappe aux catégories : comparés aux membres de même taille, ses os sont plus costauds, expliquent les chercheurs dans la revue PLoS ONE. La couche externe qui fait la dureté de l’os est aussi plus épaisse. Cela correspond à un usage intense des pattes, précise la paléontologue, sachant que les forces qui s’exercent sur le squelette renforcent mécaniquement les os.
Ces travaux confortent de précédentes analyses, notamment sur la puissance de la mâchoire du Smilodon. Grâce à des simulations, l’équipe de Colin McHenry (University of Newcastle, Australie) avait mesuré que la morsure du tigre préhistorique était trois fois moins forte que celle du lion, qui s’accroche à ses proies pendant la course.
McHenry et ses collègues en déduisaient que le Smilodon se servait de ses canines une fois la proie (bison, camélidé, mammouth..) maîtrisée à terre, assénant un coup de sabre meurtrier. De fait, la forme de ses canines les rend plus vulnérables, rappelle Julie Meachen-Samuels, alors que les félins actuels, comme le lion, peuvent supporter que des forces s’exercent sur leurs canines dans plusieurs directions. Cela leur donne la capacité de ne plus lâcher prise..
Source: Cécile Dumas -Sciences et Avenir.fr
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