La France travaille à la constitution d’un consortium d’entreprises chargé de développer un vaste réseau de lignes électriques sous la mer Méditerranée, afin d’acheminer l’électricité solaire produite en Afrique vers l’Europe, selon des sources proches du dossier.
Ce projet, baptisé Transgreen, rassemblerait des fournisseurs d’électricité, des gestionnaires de réseau électrique et des fabricants de matériel haute tension sous l’égide d’EDF, selon ces mêmes sources, confirmant des informations du quotidien spécialisé Enerpresse.
Le lancement de Transgreen, qui s’inscrit dans le cadre du « plan solaire méditerranéen », devrait être annoncé lors d’une réunion des ministres de l’Energie des 43 pays de l’Union pour la Méditerranée (UPM) prévue le 25 mai au Caire.
Le consortium Transgreen serait dans un premier temps (2010-2012) chargé de mener des études de faisabilité en vue de la construction d’un vaste réseau de lignes électriques haute tension sous-marines en courant continu.
Actuellement, l’Europe n’est reliée à l’Afrique que par une double ligne en courant alternatif d’une capacité de 1.400 mégawatts (MW) traversant la mer sous le détroit de Gibraltar.
Mais plusieurs projets existent pour installer des câbles sous-marins entre l’Algérie et l’Espagne, l’Algérie et la Sardaigne, la Tunisie et la Sicile…
L’objectif de Transgreen serait de fournir un « schéma directeur pour les investisseurs », dans l’optique d’une augmentation de la production d’électricité renouvelable, en particulier solaire, sur le pourtour méditerranéen.
Le Plan solaire méditerranéen, lancé dans le cadre de l’UPM, prévoit la construction de capacités de production d’électricité « bas carbone », notamment solaire, de 20 gigawatts (GW) à horizon 2020.
Une partie de cette électricité (5 GW) a vocation à être exportée vers l’Europe.
Les énergies renouvelables sont encore peu exploitées sur le pourtour méditerranéen (4% du bilan énergétique des pays de la région), malgré des conditions d’ensoleillement extrêmement favorables et de vastes espaces libres pouvant accueillir des capacités de production d’électricité de taille importante.
Le développement du solaire au Sud permettrait de « réduire les coûts, ce qui constitue l’un des enjeux majeurs de cette technologie », remarquait dans Enerpresse l’économiste Christian Stoffaes, qui a remis un rapport sur le projet Transgreen à la demande des ministres chargés de l’Énergie, de l’Industrie et des Affaires européennes.
Transgreen serait complémentaire avec le projet allemand Desertec, selon ses initiateurs.
Desertec vise à créer d’ici 40 ans un vaste réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du nord et au Moyen-Orient, afin de fournir jusqu’à 15% de la consommation d’électrité de l’Europe.
Le consortium Desertec compte déjà 17 partenaires, comme l’italien Enel et le français Saint-Gobain.
André Merlin, le président du conseil de surveillance de RTE, filiale d’EDF gérant les lignes haute tension, pourrait prendre la présidence non exécutive de Transgreen, selon une source proche du dossier.
Soutien: © 2010 AFP
Carbone11 dit
Ce serait parfait !!
Mais j’ai toujours cru que c’était très difficile de transporter l’électricité. N’y aura-t-il pas trop de perte ?
Planet Techno Science dit
Bonjour Carbone11,
Pour limiter les pertes c’est le HVDC (« High Voltage Direct Current » ou « courant continu haute tension » en français )qui devrait être utilisé pour ce projet. La plupart des nouvelles lignes l’emploient, notamment les lignes sous-marine et pour cause, elles permettent de transporter le courant avec moins de pertes sur les plus grandes distances.
Voici un petit lien sur une page Wikipedia ci-dessous qui décrit le principe de fonctionnement du courant continu haute tension:
http://fr.wikipedia.org/wiki/High_Voltage_Direct_Current
Kits Panneaux Solaires et Éoliennes Abordables dit
Effectivement, en portant le courant électrique à un très haut voltage, on réduit, voir on annule les pertes électriques. J’habite le Québec où l’on doit transporter l’énergie sur de très longues distances. Nous avons été l’une des premières sociétés à utiliser ce principe de « High Voltage Direct Current » pour transporter l’énergie produites dans les barrages du nord du Québec, vers le sud…
En ce qui concerne l’exportation de l’énergie de l’Afrique vers l’Europe, je n’y voit pas d’inconvénient, tant que les africains en bénéficient réellement. Rappelons-nous que le continent africain a beaucoup plus besoins d’énergie que l’Europe présentement. Il ne faudrait pas que cet échange ne soit encore favorable qu’à un des participant (Europe) comme ce fut le cas tout au long de l’histoire de l’Afrique…