Le vaisseau cargo russe Progress M12-M devait acheminer plus de trois tonnes de provisions, d’eau et de matériel à l’équipage en orbite à bord de la Station spatiale internationale. Malheureusement ce dernier s’est écrasé en Sibérie peu de temps après son décollage de Baïkonour, son contenu ne pouvant pas être livré, les passagers de l’ISS comptent désormais sur les réserves de ses soutes.
Alors que les Etats-Unis ont mis fin à leur programme de navettes spatiales après 30 années de mise en service, désormais la seule nation au monde capable d’acheminer des hommes vers la Station spatiale internationale est la Russie. Ce monopole devrait durer au moins deux ou trois ans avant que les américains se dotent à nouveau d’engins spatiaux publics et privés capables de transporter des astronautes dans l’espace.
Mais suite aux récents échecs de l’astronautique russe, notamment celui du dernier cargo ravitailleur Progress, l’Agence spatiale Roskosmos veut prendre du temps afin d’analyser ce qui n’a pas fonctionné et ne surtout pas prendre de risque pour les prochains équipages dont elle aura la responsabilité, de conduire sain-et-sauf en orbite. Par conséquence, le prochain décollage d’une fusée Soyouz devant transporter les cosmonautes russes Anton Chkaplerov et Anatoli Ivanichine, ainsi que l’astronaute américain Dan Burbank, sera reporté à fin octobre voir début novembre 2011. Cette expédition était censée remplacer celle d’Andreï Borissenko et d’Alexandre Samokoutiaïev et de Ronald Garan, tous trois actuellement en orbite à bord de l’ISS depuis plusieurs mois déjà.
L’ISS est capable de fonctionner sans équipage et ce, sans défaillance technique des systèmes essentiels, selon Mike Suffredini, un responsable de la NASA. Mais russes et américains préfèrent ne pas devoir laisser trop longtemps la Station spatiale sans équipage, de plus, Roskosmos et la NASA s’inquiètent concernant les risques liés aux atterrissages en hiver dans les steppes du Kazakhstan, pendant la nuit, avec des conditions climatiques défavorables. D’après les responsables des deux agences spatiales, les occupants de l’ISS auraient de quoi tenir jusqu’à l’été 2012 avec les réserves d’oxygène, de nourriture et de matériels pour les soins, l’hygiène etc.. Ceci dit, il faut être paré à toutes les éventualités, y compris celle d’un rapatriement des occupants de la Station spatiale internationale. L’ISS possède deux vaisseaux russes Soyouz de secours, chaque capsule contient trois places. L’équipage actuellement à bord est composé de six personnes (et de Robonaut R2 !). Mais comme chaque Soyouz est conçu pour rester au maximum 210 jours dans l’espace, si un nouveau Soyouz ne vient pas remplacer le précédant dans les délais, le retour sur Terre devient obligatoire, par mesure de précaution. Si la Russie n’est pas encore prête pour envoyer la prochaine mission humaine avant la mi-novembre, alors les agences spatiales NASA et Roskosmos envisageront le retour sur Terre des membres d’équipage de la Station spatiale internationale.
Par Leonardo da Vinci, Planet Techno Science
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