Grâce à l’un des nouveaux instruments installés il y a un an sur le télescope spatial Hubble, des astrophysiciens ont détecté les preuves d’un festin cosmique dans notre galaxie.
A 600 années lumière de notre Terre, dans la constellation du Cocher (Auriga), une planète géante gazeuse est dévorée par son étoile, qui pourrait bien avoir fini son repas dans 10 millions d’années.
Cette exoplanète, 40 fois plus massive que Jupiter, est tellement proche de son étoile (WASP-12) qu’elle en fait le tour en seulement 1,1 jour terrestre. A sa surface la température dépasse les 1.500 °C. Les forces de marées qui s’exercent sur elle sont tellement fortes que la planète est aplatie.
L’équipe de Carole Haswell (Open University, Grande-Bretagne) a observé un énorme nuage de matière s’échappant de la planète, happé par l’étoile. Ce scénario a déjà été vérifié à plusieurs reprises entre deux étoiles (les systèmes binaires) où l’une cannibalise l’autre mais jamais aussi clairement entre une planète et une étoile, selon les chercheurs (qui publient leurs résultats dans Astrophysical Journal Letters).
Avec le nouveau spectrographe d’Hubble (Cosmic Origins Spectrograph /COS), installé lors de la dernière « révision » du télescope, les chercheurs ont obtenu des mesures très sensibles dans l’ultraviolet qui ont révélé que l’atmosphère de la planète WASP-12b était distendue, gonflée comme un ballon de baudruche sous l’effet de la chaleur de l’étoile. Cette atmosphère atteint une taille critique qui la rend vulnérable : elle dépasse en effet la limite de Roche, ce qui signifie qu’elle s’approche tellement de son étoile que les forces de marées exercées par l’étoile dépassent les forces de cohésion interne. Le vol de matière peut alors commencer…
Source: C.D. – Sciences et avenir.fr
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