L’exceptionnelle moisson d’exoplanètes de 2009, 85 au total dont au moins une rocheuse comme la Terre, ravive l’espoir de trouver un jour la vie ailleurs dans l’univers, alors que sur Terre de nombreuses espèces risquent de disparaître avant même d’avoir été détectées.
Rêprésentation de Gliese 581e (en bleu), une des exoplanètes découvertes grâce au spectrographe HARPS installé sur un télescope européen se trouvant au Chili.
L’exceptionnelle moisson d’exoplanètes de 2009, 85 au total dont au moins une rocheuse comme la Terre, ravive l’espoir de trouver un jour la vie ailleurs dans l’univers, alors que sur Terre de nombreuses espèces risquent de disparaître avant même d’avoir été détectées.
Hasard du calendrier, l’ONU a proclamé 2010, « année internationale de la biodiversité », après une année 2009 consacrée à l’astronomie. L’humanité est invitée à préserver les espèces sur Terre après avoir regardé le ciel.
L’extrême diversité de la vie terrestre et sa capacité à s’adapter renforce d’ailleurs, selon les astronomes, les espoirs que la vie existe ailleurs.
« On trouve de la vie pratiquement partout là où il y a de l’eau liquide et où elle a pu s’adapter », souligne Marc Ollivier (Institut d’astrophysique spatiale, Orsay), « que ce soit au fond des océans, dans les lacs volcaniques extrêmement acides, dans les lacs et les mers les plus salés » et même des bactéries résistant aux radiations « au coeur des centrales nucléaires ».
Il y aurait, selon les scientifiques, entre 8 et 30 millions d’espèces vivantes sur Terre pour seulement 1,8 million connues à ce jour. Mais près du quart de toutes les espèces vivantes pourrait disparaître d’ici le milieu du siècle sous la pression des activités humaines.
Au moment où l’homme fait peser la menace d’une nouvelle extinction massive sur Terre, des efforts croissants sont faits pour trouver la vie ailleurs: 415 planètes tournant autour d’autres étoiles que le Soleil ont été découvertes en l’espace de quatorze ans, dont 85 en 2009, selon le dernier bilan.
« L’année 2009 est vraiment la plus riche en terme de découvertes d’exoplanètes », relève François Bouchy (Institut d’astrophysique de Paris). « C’est 23 de plus qu’en 2007 et 2008 », ajoute sa collègue Claire Moutou qui a également contribué à l’identification de la première planète rocheuse comme la Terre, Corot-7b.
Trop près de son étoile, c’est un enfer brûlant considéré comme inhabitable.
Grâce au satellite Kepler, lancé en mars, les astronomes espèrent trouver des planètes soeurs de la Terre pouvant abriter la vie, alors que les premières exoplanètes détectées à partir 1995 étaient des géantes gazeuses comme Jupiter.
« Les petites planètes, c’est l’objectif des prochaines années », résume Marc Ollivier. « On cherche des endroits où il y a de l’eau liquide », c’est-à-dire des planètes ni trop chaudes, ni trop froides à une distance jugée habitable de leur étoile. Mais, pour l’instant, on ne peut pas « détecter les signatures mêmes de la vie » (vapeur d’eau, méthane, CO2) dans l’atmosphère de petites exoplanètes, a-t-il expliqué à l’AFP.
Même avec de meilleurs instruments, il faut que la vie « ait colonisé l’ensemble de la planète » pour laisser dans son atmosphère une signature visible depuis la Terre, souligne Mme Moutou.
Pour les exoplanètes toutes très lointaines, seule l’observation à distance est envisageable, mais des sondes peuvent être envoyées sur Mars, Titan ou d’autres satellites de Saturne ou Jupiter dans l’espoir d’y détecter la vie.
Face aux progrès de l’astronomie, l’Eglise s’interroge sur l’existence d’une vie extraterrestre, quatre siècles après avoir condamné au bûcher l’astronome et philosophe Giordano Bruno qui affirmait l’existence d’une infinité de mondes habités.
Lors d’un récent colloque au Vatican, l’astronome américain Chris Impey a assuré que « dans quelques années -5, 10, en tout cas sur la durée d’une vie humaine- on trouvera des formes de vie ailleurs dans l’univers, que ce soit dans le système solaire ou en dehors ».
Sources : © 2010 AFP – TV5
Laisser un commentaire