A la fin du mois de juin, Thomas Pesquet et ces cinq camarades candidats astronautes de l’ESA ont été largués d’un hélicoptère et abandonnés en mer à la dérive sous le brulant soleil de Sardaigne… Mais fort heureusement après un bon entrainement et sous bonne surveillance.
Les astronautes doivent être préparés à faire face à presque toutes les situations qu’ils pourraient rencontrer dans l’espace, mais également au sol, par exemple, lors d’un atterrissage d’urgence dans une zone éloignée de tout. Un vaisseau qui quitte la Station spatiale internationale peut être forcé de se poser en mer, dans le désert, dans une forêt tropicale ou sur un glacier, en été comme en hiver.
Avant qu’ils puissent être secourus, les astronautes peuvent avoir à survivre en ne comptant que sur quelques équipements de base et le kit de survie de leur vaisseau Soyouz. De ce fait, l’entraînement à la survie fait partie intégrante de la formation de base de tous les astronautes.
Les nouvelles recrues européennes – le français Thomas Pesquet et ses camarades l’italienne Samantha Cristoforetti, l’allemand Alexander Gerst, le danois Andreas Mogensen, l’italien Luca Parmitano ainsi que le britannique Timothy Peake – ont franchi le cap le mois dernier. Ils ont passé deux semaines dans les monts Supramonte, en Sardaigne, à apprendre et mettre en pratique les techniques pour rester en vie dans un environnement difficile avec aucun équipement ou presque.
Camper, nager, chasser
« Nous avons voulu leur donner les connaissances de base pour la survie en pleine nature » explique Loredana Bessone, responsable du stage de survie au Centre des Astronautes Européens de Cologne. « Après avoir appris techniques générales pour la survie, qui sont applicables dans n’importe quel environnement et sous n’importe quelle conditions météorologiques, ils apprendront plus tard les techniques spécifiques relatives aux véhicules et à l’environnement au cours de leur entrainement de mission ».
Après des cours théoriques et pratiques, le temps est venu de passer à l’action. Avec l’assistance de la police italienne, de l’armée de l’air, des garde côtes, des autorités locales et de l’organisation nationale du secours en montagne, les candidats astronautes ont été transportés en hélicoptère vers un site isolé où il leur a été demandé d’établir un campement, de faire du feu et de trouver quelque chose à manger, ce qui signifie pêcher, attraper des animaux, préparer la nourriture et la cuisiner avec des outils primitifs.
Les futurs astronautes ont également désossé une vieille voiture pour récupérer des outils ou des éléments utilisables afin de bâtir des abris, des pièges, ou pour aider à la pêche.
Ils ont en outre été formés aux techniques pour escalader ou descendre des falaises en toute sécurité, traverser des rivières et trouver son chemin en pleine nature en utilisant des signes naturels ou en se repérant aux étoiles. La médecine de survie comptait aussi parmi les éléments essentiels de cet entrainement.
Les futurs astronautes ont également désossé une vieille voiture pour récupérer des outils ou des éléments utilisables afin de bâtir des abris, des pièges, ou pour aider à la pêche.
Ils ont en outre été formés aux techniques pour escalader ou descendre des falaises en toute sécurité, traverser des rivières et trouver son chemin en pleine nature en utilisant des signes naturels ou en se repérant aux étoiles. La médecine de survie comptait aussi parmi les éléments essentiels de cet entrainement.
Plus qu’une simple excursion
« Heureusement que le temps a été clément tout du long » a avoué Samantha Cristoforetti. « La température n’a pas dépassé les 30°C dans la journée et la nuit elle n’est pas tombé en dessous des 10°C ».
Néanmoins, cet entrainement ne ressemblait en rien à un camp de vacances. Sécher les vêtements après avoir traversé une rivière ou nager en mer prend du temps. Escalader une montagne nécessite des nerfs solides et chasser pour se nourrir n’est pas une activité de citadin guindé, même pour les astronautes.
« Nous avons ressenti la faim au bout de 48 heures » se souvient Tim Peake. « Dormir dans ces conditions n’est pas facile. C’était dur, mais quand j’y repense maintenant, c’était une bonne expérience ».
Pour les recrues disposant d’une expérience militaire, l’entraînement de survie n’était pas tout à fait une nouveauté. « Mais dans l’armée de l’air on nous apprend surtout à nous cacher, pas à être retrouvés ! » plaisante Samantha. Tim, formateur de survie lui-même, a félicité les instructeurs locaux et le soutien qui leur a été apporté.
Après avoir « survécu » au stage de survie, les candidats astronautes de l’ESA sont dans la dernière ligne droite avant d’obtenir officiellement leurs galons d’astronautes à l’automne, quand ils passeront – et s’ils réussissent – leur examen final.
Source: ESA
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