La physique solaire est décidément bien mystérieuse: en pleine période de calme record, certains mouvements de gaz très chauds accélèrent à la surface du Soleil, ont observé des chercheurs.
Le calme record qui a marqué l’activité du Soleil ces dernières années intrigue les physiciens. L’un des indicateurs de l’activité de notre étoile est le nombre de taches sombres qui apparaissent à sa surface. En 2008, le Soleil est apparu sans tache pendant 266 journées… Même en période d’activité minimale dans le cycle solaire (qui dure environ 11 ans), une telle accalmie est rare.
Une nouvelle étude sur les mouvements de convection qui brasse le Soleil va-t-elle permettre de mieux comprendre ce minimum record?
Les résultats publiés dans Science (12 mars) par David Hathaway (Marshall Space Flight Center, Nasa, États-Unis) et Lisa Rightmire sont à première vue troublants. Grâce aux données collectées par le télescope SOHO depuis 1996, ils ont calculé qu’un écoulement qui part de l’équateur vers les pôles s’était accéléré à la surface du Soleil au moment même où il apparaissait excessivement calme.
Cet écoulement de plasma (gaz très chauds) fonctionne comme un tapis roulant qui passe à la surface puis plonge à l’intérieur, emportant avec lui différents éléments, notamment des nœuds magnétiques dont les chercheurs se sont servis comme marqueurs. Les deux branches de ce tapis (nord et sud) mettent une quarantaine d’années à boucler leur tour. Les physiciens estiment que ces écoulements sont directement liés au nombre de taches à la surface du Soleil.
Selon Hathaway et Rightmire, la vitesse du tapis roulant est passée d’environ 30 km/h en 2000 et 2001 à 47 km/h en 2008. La plus grande vitesse coïncide avec le minimum de taches solaires, contrairement à ce que l’on pouvait attendre. Et ce n’est pas tout: il ne s’agit là que de la partie «visible» du tapis roulant. La partie inférieure est cachée sous 200.000 km de plasma et ne peut être observée directement. Les deux chercheurs ont tenté de calculé sa vitesse en traquant les taches à la surface. Résultat : en profondeur, le tapis se traîne. Cela veut-il dire que le nombre de taches est un mauvais indicateur ? Ou qu’un autre phénomène intervient?
Entre des flux qui accélèrent et d’autres qui ralentissent, les mouvements de convection du Soleil sont complexes. Pour aller plus loin dans leurs connaissances les chercheurs ont besoin de «voir» à l’intérieur de l’étoile. L’étude des champs magnétiques de notre étoile par le dernier observatoire lancé, le SDO (Solar Dynamics Observatory), devrait les y aider.
Source: C.D. – Sciences-et-Avenir.com
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