Une nouvelle image de la nébuleuse Lambda Centauri prise par l‘ESO
Une nouvelle image réalisée avec la caméra WFI (Wide Field Imager) sur le télescope MGP/ESO de 2,2 mètres révèle la nébuleuse Lambda Centauri, un nuage d’hydrogène lumineux et des étoiles nouveaux-nés dans la constellation du Centaure. La nébuleuse, aussi appelée IC 2944, est parfois surnommée la Nébuleuse du poulet qui court, en raison de la forme qu’y voient certaines personnes dans sa partie la plus brillante.
Dans cette nébuleuse, située à environ 6500 années-lumière de la Terre, de toutes nouvelles étoiles chaudes, formées à partir de nuages d’hydrogène ionisé, brillent d’une lumière riche en rayonnement ultraviolet. Cet intense rayonnement excite à son tour le nuage d’hydrogène environnant, le faisant rougeoyer d’un ton rouge caractéristique, typique des régions de formation stellaire, dont la nébuleuse de la Lagune est également un autre exemple bien connu (eso0936).
Certaines personnes voient une forme de poulet sur les photos de cette région de formation stellaire rouge, lui conférant son surnom – bien qu’il y ait quelques désaccords concernant la partie exacte de la nébuleuse ayant une forme de poulet, avec plusieurs structures ressemblant à un oiseau visibles sur l’image [1].
A part le gaz brillant, les séries d’amas opaques noirs qui se dessinent sur l’arrière-plan rouge à certains endroits de cette image constituent un autre signe de la formation d’étoiles dans IC 2944. Ce sont des exemples d’un type d’objets appelés globules de Bok. Ils apparaissent noirs, car ils absorbent la lumière de l’arrière-plan très lumineux. Cependant, les observations de ces nuages sombres avec des télescopes infrarouges, capables de voir à travers la poussière qui bloque normalement la lumière visible, ont révélé que des étoiles se formaient à l’intérieur de beaucoup d’entre eux.
Le plus important groupement de globules de Bok sur cette image est connu sous le nom de Globules de Thackeray du nom de l’astronome sud-africain qui les a découverts dans les années 1950. Visibles parmi un groupe d’étoiles brillantes en haut à droite de cette image, ces globules figurent sur une fameuse image prise par le télescope spatial Hubble NASA/ESA.
Alors qu’Hubble nous offre plus de détails sur son image de cette petite zone, la caméra WFI, sur le télescope MGP/ESO de 2,2 mètres à l’observatoire de La Silla de l’ESO, a réalisé un panorama bien plus grand sur ses images, couvrant une zone du ciel correspondant environ à celle de la pleine Lune [2]. Tout comme un zoom sur un appareil photo permet au photographe de choisir le champ le mieux approprié pour prendre une photo, les images considérablement différentes fournies par différents télescopes peuvent offrir des données complémentaires aux scientifiques étudiant des objets astronomiques s’étendant sur une zone étendue du ciel.
Si les étoiles couvées dans les Globules de Thackeray sont toujours en gestation, les étoiles de l’amas IC 2948, enfouies dans la nébuleuse, sont leurs grandes sœurs. Toujours jeunes à l’échelle de la vie des étoiles, avec seulement quelques millions d’années d’ancienneté, ces étoiles ont un éclat vif et leur rayonnement ultraviolet apporte une part importante de l’énergie qui illumine la nébuleuse. Ces nébuleuses rougeoyantes ont de courtes vies en termes astronomiques (typiquement quelques millions d’années), ce qui signifie que la nébuleuse Lambda Centauri perdra finalement ses couleurs puisqu’elle perd à la fois son gaz et son approvisionnement en rayonnement ultraviolet.
Notes
[1] Vous pouvez soumettre vos idées sur l’emplacement des contours du poulet sur cette image au groupe « Your ESO Picture » sur Flickr et vous pourrez ainsi gagner un prix intéressant.
[2] Cette image a été produite dans le cadre du programme ESO Cosmic Gem (les joyaux cosmiques de l’ESO). Il s’agit d’une nouvelle initiative destinée à produire des images d’objets intéressants, curieux ou visuellement attirants en utilisant les télescopes de l’ESO pour des activités éducatives et de diffusion de la culture scientifique. Ce programme n’utilise que peu de temps dédié à l’observation, combiné avec du temps non utilisé dans le planning des télescopes afin de minimiser l’impact sur les observations scientifiques. Toutes les données collectées sont également mises à disposition des astronomes au travers des archives scientifiques de l’ESO.
Source : ESO
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