Six galaxies spirales spectaculaires sont dévoilées sous un nouveau jour sur des images du très grand télescope (VLT) de l’ESO situé à l’Observatoire Paranal au Chili. Ces images ont été prises dans l’infrarouge, utilisant la puissance impressionnante de la caméra HAWK-I. Elles vont aider les astronomes à comprendre comment se forment et évoluent les remarquables structures spirales des galaxies.
Hawk-I [1] est une des caméras les plus récentes et les plus puissantes installées au VLT de l’ESO. Elle est sensible à la lumière infrarouge, ce qui signifie que la plus grande partie de la poussière absorbante se trouvant dans les bras spiraux des galaxies devient transparente pour ses détecteurs. Comparée à la plus ancienne et toujours très utilisée caméra infrarouge ISAAC du VLT, HAWK-I a seize fois plus de pixels pour couvrir une plus grande zone du ciel en une seule pose et, grâce à une technologie plus récente que celle d’ISAAC, elle a une plus grande sensibilité au rayonnement infrarouge faible [2]. HAWK-I, pouvant observer les galaxies « débarrassées » des effets gênants de la poussière et du gaz brillant, est idéale pour étudier la grande quantité des plus vieilles étoiles qui composent les bras spiraux.
Les six galaxies font partie d’une étude portant sur les structures spirales et pilotée à l’ESO par Preben Grosbøl. Ces données ont été acquises afin d’aider les astronomes à comprendre le processus complexe et subtil par lequel les étoiles, dans ces systèmes, forment des structures spirales si parfaites.
La première image montre NGC 5247, galaxie spirale dominée par deux bras gigantesques, située à 60-70 millions d’années-lumière de la Terre. Cette galaxie est vue de face, fournissant ainsi une vision excellente de sa structure en « roue de la chance ». Elle se trouve dans la constellation zodiacale de la Vierge.
La galaxie sur la seconde image est Messier 100, aussi connue sous le nom de NGC 4321, qui fut découverte au 18e siècle. C’est un très bel exemple de galaxie spirale parfaitement dessinée – une classe de galaxies avec des bras spiraux bien dessinés et très proéminents. Située à 55 millions d’années-lumière de la Terre, Messier 100 fait partie de l’amas de galaxies de la Vierge et se trouve dans la constellation de la Chevelure de Bérénice (du nom de la Reine égyptienne Bérénice II).
La troisième image montre NGC 1300, une galaxie spirale avec des bras s’étendant à partir des extrémités d’une spectaculaire barre centrale proéminente. Elle est considérée comme un exemple typique de galaxie spirale barrée et est située à 65 millions d’années-lumière de la Terre dans la constellation de l’Éridan.
La galaxie spirale de la quatrième image, NGC 4030, se situe à 75 millions d’années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Vierge. En 2007, Takao Doi, un astronaute japonais qui est également astronome amateur, a repéré une supernova – explosion d’étoile qui est pour un court instant presque aussi lumineuse que la galaxie qui l’héberge – explosant dans cette galaxie.
La cinquième image, NGC 2997, est une galaxie spirale située à environ 30 millions d’années-lumière dans la constellation d’Antlia (La Machine pneumatique). NGC 2997 est la plus brillante du groupe de galaxies du même nom se trouvant dans le superamas de galaxies local. Notre propre groupe local, auquel appartient la Voie Lactée, fait lui-même partie du superamas local.
La dernière mais non des moindres, NGC 1232, est une magnifique galaxie située à 65 millions d’années-lumière de la Terre, dans la constellation de l’Éridan. Cette galaxie est classée dans la catégorie des galaxies spirales intermédiaires – quelque part entre une galaxie spirale barrée et une non barrée. Une image en lumière visible de cette galaxie et de son petit compagnon, la galaxie NGC 1232A, a été parmi les premières images prises par le VLT (eso9845). HAWK-I a à son tour regardé vers NGC 1232 afin d’en montrer une vue différente dans les longueurs d’onde du proche infrarouge.
Comme le montre clairement cette galerie galactique, HAWK-I nous permet de voir les structures spirales de ces six galaxies de manière extrêmement détaillée, avec une netteté que l’on ne peut obtenir qu’en observant dans l’infrarouge.
Notes
[1] HAWK-1 est l’abréviation de « High-Acuity Wide-field K-band Imager » (caméra à grand champ de grande précision dans la bande K). Pour avoir plus de détails techniques sur cette caméra, vous pouvez consulter un précédent communiqué de presse : eso0736 (en anglais).
[2] Plus d’informations sur les instruments du VLT (en anglais)
Plus d’informations
L’ESO – l’Observatoire Européen Austral – est la première organisation intergouvernementale pour l’astronomie en Europe et l’observatoire astronomique le plus productif au monde. L’ESO est soutenu par 14 pays : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L’ESO conduit d’ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l’astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d’importantes découvertes scientifiques. L’ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l’organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L’ESO gère trois sites d’observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l’ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l’observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et VISTA, le plus grand télescope pour les grands relevés. L’ESO est le partenaire européen d’ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L’ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d’un télescope européen géant – l’E-ELT- qui disposera d’un miroir primaire de 42 mètres de diamètre et observera dans le visible et le proche infrarouge. L’E-ELT sera « l’œil tourné vers le ciel » le plus grand au monde.
Source: ESO
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