L’idée est simple mais encore faut-il la réaliser en pratique. On collecte l’énergie solaire depuis l’espace et on la transmet vers la Terre grâce à un laser infra-rouge. Après l’intention ferme des japonais d’y arriver, voici un projet européen.
Ecrit de la sorte, on dirait presque de la Science-Fiction mais ce n’est vraiment pas le cas : on compte de plus en plus sur le scénario énergétique suivant : alimenter vos ampoules électriques et ordinateurs personnels grâce à l’énergie solaire récoltée directement depuis l’espace.
Comment cela va-t-il fonctionner ?
On prévoit de placer des satellites spéciaux en orbite autour de notre planète. La mission de ces satellites est de récolter l’énergie qui arrive depuis notre soleil, de la concentrer en des rayons lasers infra-rouge puissants qui vont traverser notre atmosphère vers des capteurs. Ensuite, on reconvertit sur place l’énergie récoltée en électricité injectée sur notre réseau.
Cela fait bien longtemps que l’on pense à ce type de projet mais les ingénieurs d’EADS et d’Astrium sont maintenant convaincus que l’état de l’art permet maintenant d’entrevoir la faisabilité de ce projet en commençant par un prototype.
Ils espèrent donc disposer d’ici cinq ans seulement d’un prototype fonctionnel qui envoie 10 à 20 kW de puissance vers la Terre.
Si l’on employait à l’avenir un réseau de ce genre de satellites collecteurs, il serait alors possible d’apporter de l’énergie 24 h / 24 (contrairement aux technologies terrestres qui sont tributaires de la rotation de la Terre).
Matthew Perren, directeur de l’innovation chez Astrium rappelle que :
«?Il existe un besoin global et croissant de génération d’énergie qui n’ait pas ou peu d’impact sur l’environnement (…) Nous envisageons à terme de grandes stations génératrices dans l’espace qui soient capables de transmettre de l’énergie à la demande vers n’importe quel point de la planète.?»
Evidemment, les stations dans l’espace sont bien plus onéreuses que les panneaux solaires installés sur Terre mais encore une fois, il n’y a pas de fluctuations de l’offre.
En effet, une partie importante de l’énergie solaire est filtrée par l’atmosphère et les nuages sur Terre et la nuit, la génération est nulle.
Les stations spatiales collectrices d’énergie solaire seraient en orbite géostationnaire : elles resteraient ainsi au dessus du globe à 35 000 km d’altitude.
Dotées de panneaux solaires de 50 mètres de long, de grandes quantités d’énergie solaire seraient collectées.
Une application surprenante serait l’alimentation en énergie direct de grands véhicules comme les navires cargo.
Cela ressemble encore une fois à de la SF mais des chercheurs d’Astrium ont déjà tenté l’expérience avec succès sur des voitures radio-commandées.
Au Japon, un programme évalué à 21 millions de dollars a déjà été prévu pour l’envoi de satellites collecteurs d’énergie solaire qui serait capable d’alimenter quelques 300 000 foyers par l’envoi micro-ondes.
L’état de Californie a aussi établi un partenariat avec Solaren pour le même type de projet.
Astrium affirme que son approche avec des lasers plutôt que par micro-ondes serait plus sûr car les micro-ondes pourraient littéralement cuire tout ce qui passe dans le faisceau !
En effet, contrairement aux films de James Bond, le laser infra-rouge qu’Astrium souhaite employer ne provoquerait aucun dommage, même pas aux yeux (car il n’est pas dans le spectre visible).
Il faut toutefois garder en mémoire que cette technologie ne souhaite pas remplacer celles basées sur Terre mais venir en complément à toutes les autres sources d’énergies renouvelables alternatives.
Ci-dessus : satelittes de récupération d’énergie solaire
Source : ImaginaScience
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