Une étude internationale a compilé les mesures du carbone absorbé par les forêts, sur toute la planète, entre 1990 et 2007. Il s’agit d’une première référence globale chiffrée pour cette composante majeure du cycle du carbone. L’étude, à laquelle participent des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, CNRS/CEA/UVSQ), est publiée en ligne ce 14 juillet sur le site Internet Science Express.
Les forêts jouent un rôle important dans le cycle du carbone. Elles absorbent en effet, par photosynthèse, une part du CO2 atmosphérique pour le stocker sous forme de biomasse. Ce rôle de « puits de carbone » est important car il contribue à l’équilibre climatique et à limiter les conséquences du réchauffement de la planète.
Pour la première fois, un énorme travail de compilation des inventaires de biomasse dans tous les pays permet d’établir la quantité de CO2 qui est séquestrée par les forêts. Grâce aux mesures réalisées par des inventaires nationaux sur des centaines de milliers de parcelles, avec malheureusement beaucoup moins de données dans les pays tropicaux, les chercheurs peuvent quantifier des gains ou des pertes de biomasse des forêts. Pour la période 1990-2007, ils ont estimé le puits de carbone forestier à 2,4 milliards de tonnes de carbone à l’échelle du globe, soit environ le tiers des rejets de CO2 fossile. Cette étude a confirmé que les forêts boréales et tempérées absorbent du carbone, ce qui était déjà connu. Dans les régions tropicales (Amérique centrale et Amérique du Sud, centre et sud de l’Afrique, nord de l’Australie et une partie de l’Indonésie), les résultats compilés sont plus surprenants : les forêts primaires intactes constituent un puits de carbone annuel de 1,2 milliard de tonnes de carbone, contrebalancé par l’émission de 1,3 milliard de tonnes du fait de la déforestation, soit un bilan carbone presque nul sur l’ensemble des régions tropicales. Le processus de déforestation cause des pertes de CO2 qui sont ensuite en partie récupérées par la repousse de forêts secondaires dans les zones où l’agriculture est abandonnée.
Cette étude est une première référence chiffrée de la contribution globale des forêts dans le cycle du carbone. Une priorité est désormais de collecter plus de mesures de biomasse dans les forêts tropicales pour réduire les incertitudes sur le bilan de carbone de cette région.
Le LSCE, unité mixte de recherche CEA – CNRS – Université de Versailles-St-Quentin a participé à cette étude qui a duré deux ans et mobilisé une vingtaine de chercheurs.
Références :
A Large and Persistent Carbon Sink in the World’s Forests, Pan et al. Published in Science Express, July 14th, 2011
Source : communiqué de presse du CNRS
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