Dans la hiérarchie sociale des babouins, les mâles au sommet, dits « alpha », ont un taux d’hormone de stress plus élevé que ceux en second plan, ce qui suggère qu’occuper la première position en société peut être plus coûteux que ce que l’on pensait rapporte une nouvelle étude. Pour les mâles alpha, la vie au sommet présente de nombreux avantages, dont un meilleur accès aux ressources pour la nourriture ou la reproduction. Ces avantages font généralement supposer qu’ils l’emportent sur les inconvénients sauf en cas d’instabilité sociale où les mâles alpha doivent se battre pour préserver leur rang ou leur groupe social. Ces avantages paraissaient évidents dans les précédentes études chez les primates non humains où les mâles de haut rang dans des groupes stables se montraient moins stressés que les autres. Une étude sur neuf ans du taux d’hormone chez des babouins dans la nature change la donne. Après avoir testé ces taux dans des échantillons fécaux, Jeanne Altmann et ses collègues ont trouvé qu’ils étaient plus élevés chez les mâles alpha et que les taux de testostérone étaient plus faibles que chez les mâles du second rang, appelé bêta, même en période de stabilité. Chose surprenante, les niveaux de stress des mâles alpha étaient similaires à ceux des mâles des plus faibles rangs. Les auteurs font l’hypothèse que la cause de stress diffère probablement dans les deux cas. Dans le premier cas, les mâles doivent en permanence préserver leur rang et avoir une forte activité d’accouplement, tandis que dans le second cas les mâles en bas de l’échelle éprouve un stress pour avoir accès à la nourriture et à d’autres ressources. Ces résultats suggèrent que chez les animaux, et peut-être aussi chez l’homme, la position au sommet de la hiérarchie sociale implique des avantages et un coût qui restent à mieux connaître.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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