Pour la première fois depuis le début de la marée noire, le groupe BP a réussi à pomper du pétrole s’échappant du puits situé dans le golfe du Mexique, ont assuré dimanche les autorités, alors que d’énormes nappes de brut ont été découvertes à grande profondeur.
Pour la première fois depuis le début de la marée noire, le groupe BP a réussi à pomper du pétrole s’échappant du puits situé dans le golfe du Mexique, ont assuré dimanche les autorités, alors que d’énormes nappes de brut ont été découvertes à grande profondeur.
Le géant britannique a « testé avec succès » dans la nuit de samedi à dimanche un conduit relié à un bateau, a indiqué le centre de commandement des opérations de secours dans un communiqué.
Le tube de 15 cm de large a été inséré dans le puits d’une cinquantaine de cm de diamètre « recueillant un certain volume de pétrole et de gaz », selon la même source.
Le pétrole a été stocké à bord d’un navire se trouvant à 1.500 m du plancher océanique, tandis que le gaz naturel a été brûlé à la surface.
L’opération a toutefois été écourtée car le conduit s’est déplacé de son ancrage, ce qui est « décevant » mais pas surprenant, ont affirmé les autorités américaines, soulignant qu’une telle opération n’avait jamais été testée jusqu’à présent à de telles profondeurs.
Si elle réussit, la pose du conduit ne permettra toutefois pas de récupérer l’ensemble des 800.000 litres d’or noir, selon les estimations officielles, qui se déversent chaque jour dans les eaux du Golfe.
Ce volume serait 5 à 20 fois supérieur, selon de récentes évaluations d’experts, dont la thèse semble être accréditée par la découverte, par des scientifiques américains d’énormes nappes de brut à grande profondeur.
Ces nappes, d’une épaisseur d’une centaine de mètres, font 16 km de long et 5 km de large, ont indiqué au New York Times ces scientifiques travaillant à bord d’un navire de recherches.
« Il y a une quantité abominable de pétrole dans les profondeurs en comparaison avec ce vous voyez à la surface. Il y a une énorme quantité de pétrole sur plusieurs couches, qui s’étagent sur trois, quatre ou cinq niveaux », écrit dimanche le journal, citant une chercheuse de l’université de Géorgie, Samantha Joye.
Cette découverte intervient alors que la polémique enfle à propos du recours à des dispersants pour désintégrer le pétrole.
Depuis l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril, BP déverse des tonnes de produits chimiques à la surface de l’eau et vendredi l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a donné son feu vert pour en répandre dans les abysses, notamment autour du puits.
« Cela va entraîner un effondrement des pêches », a dit à l’AFP Clint Guidry, président de l’Association des pêcheurs de crevettes de Louisiane. « Ils monnaient une invisibilité à court terme, contre un désastre à long terme ».
« Cela pourrait avoir de graves répercussions sur la vie animale », abonde Aaron Viles, membre du Réseau de protection du golfe, un regroupement d’associations environnementales.
Pour Paul Horsnan, spécialiste du pétrole pour Greenpeace, BP a choisi cette solution afin de protéger son image: « Ca évite de grandes nappes noires » et ainsi, l’impact négatif auprès de l’opinion publique est beaucoup plus faible que « lorsque de grosses vagues noires arrivent sur les côtes ».
A La Nouvelle-Orléans, les habitants se préparaient dimanche a assister à un concert géant réunissant une trentaine d’artistes dont la superstar Lenny Kravitz et l’ambassadeur de la culture cajun, Zachary Richard.
Les recettes du concert seront reversées à des organismes travaillant à la protection des bayous ainsi qu’aux pêcheurs sinistrés.
Source: © 2010 AFP – TV5
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