Selon une étude canadienne, la concurrence influerait sur l’accouplement des animaux
Montréal, le 25 mai 2011 – Les oiseaux le font. Les abeilles aussi. Idem pour les poissons, les homards, les grenouilles et les lézards. Dans le monde animal, quand vient le temps de s’accoupler, c’est le charme de la variété qui l’emporte. En effet, d’après une récente découverte de scientifiques des universités Simon Fraser, Concordia et Dalhousie, l’adaptabilité du rituel d’accouplement serait essentielle à la réussite du processus de reproduction quand le nombre de mâles dépasse celui des femelles.
L’équipe de recherche a passé au crible des centaines d’études sur les tendances en matière d’accouplement de mammifères, d’insectes, de poissons, de crustacés, d’amphibiens et de reptiles. « Nous avons constaté que de nombreuses espèces faisaient preuve d’une grande souplesse dans leurs pratiques et comportements amoureux », explique James W. A. Grant, coauteur de l’article et professeur au Département de biologie de l’Université Concordia.
En période de rut, quand les mâles se disputent les femelles, la parade nuptiale peut passer du combat à la quête désespérée si un mâle est submergé par ses concurrents. « Nous sommes portés à croire que plus il y a de mâles, plus il y a de luttes. Toutefois, après un temps, s’attaquer à chaque géniteur potentiel des environs devient trop épuisant et dangereux. De même, le risque de blessure et, surtout, celui de perdre une compagne potentielle au profit d’un prétendant plus empressé augmentent », affirme Laura K. Weir, auteure principale de l’article, une diplômée de l’Université Concordia et boursière postdoctorale à l’Université Simon Fraser.
Dans sa lutte pour se reproduire, le mâle entouré de rivaux dominants dispose cependant d’une arme de choix : l’effet de surprise. « Il peut renoncer à faire une cour assidue à sa belle et tenter par d’autres moyens de procréer avec succès », rapporte Jeffrey A. Hutchings, coauteur de l’article et professeur de biologie à l’Université Dalhousie.
Quand les compagnes potentielles se font rares, le mâle préfère surveiller son harem plutôt que se prêter au rituel traditionnel de la parade nuptiale. Ce qui représente une mauvaise nouvelle pour la femelle qui espérait alors se voir courtiser par de nombreux prétendants! « Le mâle garde ses femelles jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à s’accoupler. En empêchant toute compétition par le sperme d’éventuels reproducteurs subséquents, il s’assure un certain degré de succès comme géniteur », ajoute M. Grant. Le professeur souligne dans la foulée que le mâle peut déterminer son allocation de sperme selon le nombre de concurrents en présence.
Quand la population de femelles est limitée, le mâle serait plus enclin à demeurer dans les parages, et ce, peu importe l’intérêt que lui porte la gent féminine. « Par contre, si les compagnes potentielles ne manquent pas, si les rencontres se multiplient, le mâle peut dédaigner une femelle qui ne se montre pas réceptive et partir à la recherche de celle qui est prête à s’accoupler », précise M. Grant.
Source : Sylvain-Jacques Desjardins – Université Concordia
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