Selon l’orthophoniste Luc de Nil, de la University of Toronto, le rythme pourrait révéler beaucoup plus que ce à quoi l’on s’attend, par exemple, comment les enfants maîtrisent l’une des tâches les plus complexes – la parole.
« Le mouvement rapide et précis des muscles de la parole est une habileté sensori-motrice des plus complexes, et pourtant c’est la moins comprise », déclare M. de Nil.
L’intérêt de ce chercheur pour le tapotage de doigts a découlé de travaux réalisés antérieurement par son équipe de recherche qui portaient sur les adultes qui bégaient. Son équipe a découvert que ces personnes ont de la difficulté à acquérir des séquences de tapotage nouvelles et inhabituelles, et non seulement la parole. Leur recherche suggère que cette déficience motrice a un fondement neurologique sous-jacent.
Ces chercheurs ont mis à l’essai les capacités des adultes bègues à apprendre à la fois des séquences de paroles et de tapotage. Dans le cadre de certaines expériences, les participants ont bénéficié d’une longue pratique, étalée sur plus d’une journée. D’autres études ont porté sur les effets de la perturbation de l’apprentissage moteur sur la précision de la performance des locuteurs. Dans le cadre d’un suivi, les chercheurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pour observer et analyser les processus neurologiques sous-jacents à la production de la parole chez les enfants et les adultes bègues.
« Nous avons travaillé ensuite avec des enfants, parce que nous voulions savoir si les données concernant les adultes étaient pertinentes pour eux et si le fait de leur donner des tâches d’apprentissage de séquences de tapotage et de paroles nous permettrait d’observer le développement des habiletés motrices chez les personnes qui bégaient et chez celles qui ne bégaient pas. »
M. de Nil présentera certains résultats de ses travaux de recherche au cours de la réunion de l’American Association for the Advancement of Science, qui aura lieu cette semaine à Washington, D.C. Il participera à la séance intitulée From Freud to fMRI: Untangling the Mystery of Stuttering, qui se déroulera le dimanche 20 février, de 10 h à 11 h 30, dans la salle 146A du Washington Convention Center.
Une séance d’information spéciale de l’AAAS aura lieu samedi. Les participants des médias devraient consulter leur calendrier pour connaître le lieu et l’heure.
Les recherches de M. de Nil sont financées par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et par les Instituts de recherche en santé du Canada.
Source: Luc de Nil – Natural Sciences and Engineering Research Council
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