Mission accomplie : la campagne océanographique MoMARSAT, débutée le 1er octobre 2010, menée conjointement par l’Ifremer et l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) (CNRS/Universités Paris Diderot, UPMC), s’est achevée samedi 16 octobre avec succès. L’un des premiers observatoires fond de mer a été installé et transmet dorénavant ses données au Centre Ifremer de Brest. Cette prouesse technologique impliquant plusieurs instituts de recherche européens résulte de plusieurs années d’effort. Principal objectif : observer pendant presque une année les sources hydrothermales du champ Lucky Strike sur la dorsale médio-Atlantique au large des Açores.
La campagne océanographique MoMARSAT, menée à bord du navire océanographique Pourquoi pas?, a permis le déploiement et la connexion par le robot téléopéré Victor 6000 d’un réseau d’instruments de mesures autonomes. Grâce à cet observatoire, les processus hydrothermaux actifs du champ Lucky Strike seront observés en continu.
Cette campagne constitue une expérience pilote inédite en haute mer : depuis le 12 octobre 2010, les données acquises à 1700 mètres de profondeur sont transmises à une bouée de surface qui les communique par satellite aux centres de recherche à terre, c’est-à-dire à plusieurs milliers de kilomètres. Les chercheurs peuvent d’ores et déjà suivre en continu les variations de température et de conditions physico-chimiques, l’activité sismique de la zone et observer la faune si particulière des sources hydrothermales en action. Cet observatoire sera fonctionnel pendant près d’un an et retiré à l’été 2011. Les connaissances acquises permettront de mieux gérer les ressources de cette zone, qui depuis 2006, est devenue une aire marine protégée du réseau OSPAR.
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La campagne MoMARSAT s’intègre au projet d’observatoire marin de la région des Açores, l’une des composantes des programmes européens ESONET (1) (European Seafloor Observatory Network) et EMSO (European Multidisciplinary Sea Observatory) qui visent à constituer un réseau d’observatoires en milieu marin profond. Plusieurs instituts de recherche font partie intégrante du projet : l’Ifremer et l’IPGP qui conduisent les deux missions MoMARSAT, mais aussi l’Université des Açores, l’Université de Lisbonne, le National Oceanography Centre (NERC), l’Université de Brême, et plusieurs autres laboratoires français également rattachés au CNRS : l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM), le Laboratoire d’étude des Mécanismes de Transfert en Géologie (LMTG) et le Laboratoire d’Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN). Les objectifs de ces observatoires fond de mer sont d’assurer, en temps réel, un suivi de la dynamique naturelle du système marin depuis la croûte profonde jusqu’au plancher océanique, incluant la faune qui y vit.
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Notes :
(1) Le réseau d’excellence ESONET (European Seafloor Observatory Network), coordonné par l’Ifremer, vise à préparer la mise en place d’observatoires fond de mer pluridisciplinaires sur 12 sites en Europe. En savoir plus : www.esonet-emso.org/
Source: communiqué de presse du CNRS
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