Des scientifiques australiens ont annoncé mercredi avoir extrait de l’ADN de coquilles d’oeufs fossilisées d’espèces éteintes d’oiseaux, y compris le géant moa et l’oiseau-éléphant.
« Nous montrons pour la première fois que les coquilles d’oeufs fossilisées sont une source jusque-là méconnue d’ADN ancien », expliquent Michael Bunce (Murdoch University, Perth, Australie) et ses collègues.
Ils ont réussi pour la première fois à obtenir des séquences d’ADN du plus lourd oiseau ayant existé, l’oiseau-éléphant (Aepyornis), disparu de Madagascar vers 1700 à la suite de la colonisation européenne, selon l’étude publiée mercredi dans la revue scientifique britannique Proceedings of the Royal Society B.
Les oeufs fossilisés ont été largement utilisés pour reconstruire l’écologie, l’alimentation passée, voire pour retracer une chronologie. Mais c’est seulement récemment que de l’ADN a pu en être extrait, rappellent ces chercheurs.
Pour examiner dans quelle mesure l’ADN est préservé dans les coquilles fossiles, l’équipe de Michael Bunce a analysé 18 fragments d’oeufs fossilisés provenant de 13 sites en Australie, à Madagascar et en Nouvelle Zélande.
« Nos données démontrent l’excellente préservation des acides nucléiques » (les composants de l’ADN) provenant, pour de nombreux échantillons, à la fois de l’ADN mitochondrial (spécifique aux centrales à énergie des cellules) et du principal ADN blotti au coeur du noyau des cellules, concluent les chercheurs.
Le matériel génétique extrait de coquilles d’oeufs de moa (Dinornis), un cousin de l’autruche ayant atteint quatre mètres de hauteur, s’est révélé de meilleure qualité que celui provenant d’os. Les « coquilles d’oeufs de moa contiennent approximativement 125 fois moins » de bactéries que les os, ce qui en fait un matériau très adapté pour des analyses génétiques, soulignent les chercheurs.
L’oiseau géant moa, chassé par les Maori de Nouvelle-Zélande, a disparu à la fin du XVIIIe siècle.
Pour les chercheurs, il n’est pas question de ressusciter les espèces éteintes comme le moa et l’oiseau-éléphant.
« Nous pouvons réassembler le génome pour avoir une idée d’à quoi ressemblait une espèce éteinte. Mais (la ressusciter) reste du domaine de la science-fiction », a précisé M. Bunce à l’AFP. « Je pense qu’il ne serait pas éthique de recréer une espèce éteinte », a ajouté sa collègue Charlotte Oskam.
Les chercheurs, qui tentaient seulement de valider la technique utilisée, n’ont d’ailleurs extrait qu’une infime partie (moins de 1%) de l’ADN du moa, de l’oiseau-éléphant ou d’un émeu (Dromaius novaehollandiae) datant de 19.000 ans, le plus vieil oeuf fossile dont ils ont réussi à tirer du matériel génétique.
Source : AOL
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