Une étude expérimentale révèle que la lovastatine, médicament prescrit comme traitement de l’hypercholestérolémie, protége les animaux des effets mortels de la peste. Cette maladie infectieuse est recrudescente dans certaines régions du monde. Obtenus par des scientifiques de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS / Université Aix-Marseille 2), ces résultats sont publiés dans la revue PLoS ONE.
Après avoir inoculé cette bactérie yersinia pestis à de petits rongeurs, l’équipe de Didier Raoult et Michel Drancourt de l’URMITE(1) (CNRS/Université Aix-Marseille 2) a montré que les animaux traités avec la lovastatine présentaient moins d’infections et des infections moins sévères. La lovastatine a donc une action préventive contre la mortalité due à la peste dans un modèle animal. Cette étude expérimentale a aussi mis en évidence que cette statine n’a pas d’effet antibiotique direct contre yersinia pestis mais qu’elle évite le développement d’une septicémie(2).
Ces résultats suggèrent que les personnes bénéficiant d’un traitement par statine à titre d’hypocholestérolémiant pourraient être protégées contre les effets mortels de la peste. Responsable de graves épidémies depuis deux millénaires, la peste est considérée comme une maladie réémergente dans le monde. Avec près de 50% des cas mondiaux à Madagascar, la peste est aujourd’hui présente en Afrique (République du Congo, Malawi et Tanzanie), en Asie (Vietnam), en Amérique et il existe quelques foyers très limités en Europe au bord de la Mer Caspienne.
Références :
Saravanan Ayyadurai, Hubert Lepidi, Claude Nappez, Didier Raoult, Michel Drancourt, « Lovastatine protects against experimental plague », PLoS ONE ; 2010.
Source: communiqué de presse du CNRS
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