L’augmentation de la masse musculaire peut ameliorer la qualite de vie
Une nouvelle étude de l’Université Concordia et du Centre universitaire de santé McGill révèle que les patients atteints de fatigue sévère liée au cancer ont moins de masse et de force musculaires. L’augmentation de la masse musculaire des patients atteints de cancer incurable pourrait améliorer leur qualité de vie.
De nombreux patients atteints d’un cancer au stade avancé souffrent de cachexie, un phénomène qui allie perte de poids et fonte musculaire et s’accompagne d’une extrême fatigue et d’une détérioration de la qualité de vie.
Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université Concordia et du Centre universitaire de santé McGill, les patients souffrant de fatigue sévère d’origine cancéreuse ont moins de masse et de force musculaires que les patients moins affaiblis. Publiée dans le Journal of Cachexia, Sacropenia and Muscle, cette découverte ouvre la voie à de futures interventions susceptibles d’améliorer la qualité de vie de ces patients.
« Il est surprenant que le lien étroit qui existe entre la fatigue d’origine cancéreuse et la force et la masse musculaires n’ait pas été examiné auparavant, indique le professeur Robert Kilgour, auteur principal de l’étude et directeur du Département des sciences de l’exercice de Concordia. Notre recherche est la première à établir le lien entre fatigue chronique et force musculaire dans cette catégorie bien spécifique de patients. »
Tous les cancers n’occasionnent pas de fatigue. L’étude a évalué les niveaux de fatigue ainsi que la force et la masse musculaires de 84 patients auxquels on venait de diagnostiquer un cancer pulmonaire ou gastro-intestinal inopérable. Leur force de préhension (poigne) et celle au niveau des quadriceps ont été déterminées au moyen de tests de la force musculaire, tandis que la masse des muscles squelettiques a été calculée à l’aide de radiographies. Ces mesures ont ensuite été comparées aux résultats obtenus au questionnaire « Brief Fatigue Inventory » (qui évalue la gravité de la fatigue), ce qui a permis de dégager un lien positif avec la masse corporelle, la perte de poids, l’anémie, le niveau d’activité, la douleur, la dépression et le test de masse musculaire.
Les résultats donnent à penser que les taux les plus élevés de fatigue liée au cancer coïncident avec les niveaux de masse musculaire les plus bas.
« Tous les patients atteints d’un cancer au stade avancé présentent ce type de fatigue, explique le professeur Kilgour. C’est pour cette raison que nous avons choisi des patients atteints d’un cancer du poumon ou gastro-intestinal. »
Intérêt de l’entraînement musculaire Le professeur Kilgour espère que ces résultats encourageront les hôpitaux et centres de santé à mettre en place des programmes spécialisés d’entraînement aérobie ou en force pour améliorer la masse musculaire des patients cancéreux. « Nous pourrions ensuite observer les changements dans leurs niveaux de fatigue d’origine cancéreuse et déterminer si ceux-ci s’accompagnent de modifications de la masse et de la force musculaires », précise-t-il.
« Bien que de nombreux patients cancéreux sont en situation de soins palliatifs, nous souhaitons maintenir leur qualité de vie le plus possible, ajoute le coauteur de cette étude, Antonio Vigano, médecin spécialiste des soins palliatifs au Centre universitaire de santé McGill. La participation à ce type de programmes a de bonnes chances d’être élevée, car l’activité donne aux patients un contrôle sur leur état à un moment de leur vie où ils ont l’impression de l’avoir perdu. Nous savons par ailleurs que l’exercice physique présente d’autres avantages comme l’augmentation de l’appétit. »
Source : Cléa Desjardins – Université Concordia
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