Le Pr Dartevelle (à gauche) et le Dr Frédéric Kolb (à droite) - © AP
C’est une première mondiale qui a été réalisée par des médecines français : la reconstruction de la trachée artère de sept patients atteints de pathologies graves tels que des cancers de la trachée entre autres maladies graves et ce, grâce au propre tissu de peau des patients !
L’opération a été menée avec succès par le professeur Philippe Dartevelle du Centre chirurgical Marie Lannelongue de Plessis-Robinson, ainsi que du docteur Frédéric Kolb de l’Institut de cancérologie Gustave Roussy et de leurs équipes respectives.
La nouvelle trachée artère de chaque patient a été crée à l’aide du prélèvement d’un rectangle de peau sur l’intérieur de leur avant-bras. Ce prélèvement rectangulaire est ensuite retourné autour d’un tube en silicone, afin d’imiter la forme de la trachée. La partie externe du tissu contre le tube, la partie interne et vascularisée de la peau, à l’extérieur. Le tout est par la suite consolidé par des fragments de cartilages intercostaux issus des côtes de chaque patient. L’assemblage est consolidé par des points de suture.
Afin d’assurer un maximum de pourcentage de réussite de l’opération, le tissu de peau reste relié le plus longtemps possible à l’organisme afin de maintenir une irrigation optimale. Ce n’est que juste avant l’implantation que le lambeau de peau est complètement détaché de l’avant-bras du patient.
Le gros avantage de cette opération est qu’avec une greffe autologue, on évite ainsi le risque de rejet et par la même occasion, que le patient subisse un traitement lourd affaiblissant son système immunitaire. La première des sept opérations a eu lieu il y a six ans et la plus récente remonte à il y a quatre mois. Grâce à cette prouesse médicale, cinq de ces patients aujourd’hui, respirent, mangent et vivent normalement. Aucune anomalie n’est à signaler et leurs trachées sont en parfait état de marche. Les deux autres patients sont malheureusement décédés, car l’opération allait au-delà de la trachée, jusqu’aux bronches et l’absence de cils à l’intérieur de leur nouvelle trachée a empêché ces deux patients de se débarrasser des mucosités qui encombraient leurs poumons. C’est pour cela que le professeur Philippe Dartevelle et le docteur Frédéric Kolb, souhaitent améliorer leur technique en fabricant un tube équipé de ces cils naturellement présents dans la trachée artère, en prélevant par exemple un lambeau sur la paroi du nez ou du pharynx.
Par ailleurs, d’autres équipes médicales ont reconstruit des trachées avec des cellules souches, mais là aussi, la technique est en cours d’amélioration. De quoi songer à un avenir plus prometteur, pour les personnes atteintes de pathologies graves de la trachée artère.
Par Leonardo da Vinci, Planet-Techno-Science
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