Une étude de l’Université Concordia s’intéresse au rôle de la dopamine dans les rythmes circadiens; impact possible sur les rythmes veille-sommeil dans la maladie de Parkinson
Les cycles de sommeil ainsi que les saines habitudes alimentaires sont essentielles au bien-être et à la santé des êtres humains. Or, une nouvelle étude de l’Université Concordia vient de démontrer comment la dopamine, une substance chimique présente dans le cerveau, régule ces cycles en altérant l’activité de la protéine « horloge » PER2. Publiés dans le Journal of Neuroscience, ces résultats pourraient avoir des conséquences pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson chez lesquelles les rythmes veille-sommeil sur 24 heures sont perturbés.
« La protéine PER2 est bien connue pour son rôle dans la régulation des rythmes circadiens, d’où son nom de protéine horloge, explique Shimon Amir, chercheur principal de cette étude et professeur de psychologie au Centre d’études en neurobiologie comportementale de l’Université Concordia. De nombreuses molécules, telles que les hormones du stress, sont connues pour avoir un impact sur l’activité de PER2. Jusqu’à présent, le rôle de la dopamine dans la régulation des rythmes circadiens n’avait pas été précisé. Nos résultats montrent que la protéine PER2 est influencée par la dopamine mais que la dopamine est nécessaire à l’expression rythmique de cette protéine dans des régions bien spécifiques du cerveau. »
Dopamine et maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est causée par la dégénérescence de cellules nerveuses spécifiques qui entraîne une diminution des concentrations de dopamine dans le cerveau. La dopamine est essentielle aux mouvements normaux et à l’équilibre et une diminution de ses concentrations se solde par l’instabilité et les mouvements involontaires qui font la marque de la maladie de Parkinson.
Les résultats de cette étude pourraient expliquer les perturbations des rythmes physiologiques et comportementaux quotidiens fréquemment signalés chez les patients atteints de cette maladie.
L’élévation du taux de dopamine précède l’élévation du taux de protéine PER2
Le professeur Amir et ses collègues ont étudié le rôle de la dopamine chez le rat. Ils ont dans un premier temps démontré que la protéine PER2 était présente dans une région bien spécifique de son cerveau, le striatum dorsal, siège habituel de la dopamine, où ses concentrations fluctuent chaque jour.
L’équipe de recherche a démontré que l’élévation de la concentration de dopamine dans cette région du cerveau précédait l’élévation du taux de PER2 et que la suppression de la dopamine ou l’inhibition d’un de ses récepteurs se solde par une diminution des concentrations de PER2, un phénomène qu’il est possible d’inverser par l’administration d’un médicament imitant l’action de la dopamine sur ce récepteur.
« Nos résultats confirment que le rythme de l’expression de PER2 dépend de l’activation quotidienne par la dopamine », explique l’auteure principale de cette recherche, Suzanne Hood, étudiante de doctorat à l’Université Concordia.
Partenaires de recherche :
Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Fonds de recherche en santé du Québec.
À propos de l’étude :
L’article « Endogenous Dopamine Regulates the Rhythm of Expression of the Clock Protein PER2 in the Rat Dorsal Striatum via Daily Activation of D2 Dopamine Receptors » est signé Suzanne Hood, Pamela Cassidy, Marie-Pierre Cossette, Yuval Weigl, Michael Verwey, Barry Robinson, Jane Stewart et Shimon Amir de l’Université Concordia.
Sur le Web :
Étude citée dans Journal of Neuroscience study :
www.jneurosci.org
Centre d’études en neurobiologie comportementale de l’Université Concordia :
http://csbn.concordia.ca
Université Concordia :
www.concordia.ca
Source: Université Concordia
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