L’Institut national de veille sanitaire (Invs) a annoncé ce vendredi que la mutation du virus A(H1N1) observée en Ukraine, en Norvège et dans d’autres pays, a été identifiée en France sur deux patients décédés de la grippe pandémique. Ces deux personnes étaient hospitalisées dans deux villes différentes.
Pour l’un de ces patients la mutation déjà connue était doublée d’une autre conférant une résistance du virus à l’un des antiviraux, l’oseltamivir (le traitement devient alors moins efficace). Il s’agit de la première souche résistante identifiée en France sur 1200 analyses, précise le communiqué de l’Invs. La résistance de virus grippaux ‘classiques’ de type H1N1 à l’oseltamivir est répandue et régulièrement constatée lors des épidémies saisonnières. On pouvait donc craindre son apparition avec le virus pandémique.
Les mutations sont monnaie courante chez les virus grippaux, qui sont de ce fait assez imprévisibles. Les changements génétiques de ces virus sont surveillés en permanence; certains ont des effets significatifs sur la contagiosité ou la pathogénicité du virus, d’autres non.
La mutation a été identifiée ces dernières semaines en Ukraine, puis en Norvège (sur trois patients dont deux décédés), et dans d’autres pays (1) depuis le mois d’avril. Elle permettrait au virus de pénétrer plus profondément dans les poumons. En Ukraine, le ministère de la Santé a signalé des cas où l’infection par le virus pandémique évoluait vers la destruction totale des poumons.
Cependant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que cette même mutation a été retrouvée sur des cas très sévères comme sur des cas bénins de grippe, et que son impact, en termes de santé publique, n’était pas encore clair. Des investigations scientifiques sont en cours pour mieux évaluer les risques liés à cette mutation.
Il semblerait que l’apparition de cette mutation sur le virus A(H1N1) pandémique soit sporadique et pas nécessairement liée à une propagation.
D’après l’OMS et l’Invs, l’efficacité des vaccins n’est pas remise en cause par l’apparition de cette mutation.
En France, la circulation du virus s’accélère. Le bulletin de l’Invs du 27 novembre signale 76 décès liés à la grippe pandémique en métropole et 420 cas graves. Ce bilan qui comprend les cas confirmés par analyse biologique et les cas probables diagnostiqués.
Source : Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com
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