Les joueurs professionnels de shogi, jeu ressemblant au jeu d’échec, utilisent des parties différentes de leur cerveau que les amateurs annoncent des chercheurs. Les spécialistes de shogi qui s’entraînent de trois à quatre heures par jour sur des années disent souvent que les meilleurs coups à faire leur viennent à l’esprit intuitivement. Des études antérieures avaient déjà montré que ce type de décision intuitif dans les jeux à tablier repose sur une aptitude supérieure à reconnaître les configurations. Xiaohong Wan et ses collègues ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle ou « IRMf » pour suivre l’activité du cerveau des joueurs de shogi professionnels ou amateur quand on leur montrait différentes configurations de jeu ou d’autres images sans rapport.
Comparés aux amateurs, les professionnels présentaient une activation cérébrale spécifique dans l’aire du precuneus du lobe pariétal, une région associée avec le souvenir des images visuospatiales et de la mémoire épisodique. Il a aussi été montré que cette région était en relation avec la mémoire de travail des configurations au jeu d’échec. Une seconde expérience a révélé que lorsqu’ils étaient pressés de jouer le coup suivant, les experts présentaient une activation dans la partie antérieure d’une autre région appelée noyau caudé qui est impliquée dans le comportement guidé par un but. Cette activation n’avait pas lieu chez les amateurs ou quand les deux groupes pouvaient prendre le temps de prévoir leur prochain déplacement. Ces résultats suggèrent qu’un circuit entre les régions du precuneus et du noyau caudé intervient dans le processus automatique, mais complexe, de reconnaissance des éléments clés des configurations au shogi et de choix du coup suivant optimal. Pourquoi ces activités n’ont lieu que chez les joueurs experts reste une question à élucider pour les chercheurs.
Source: Natasha Pinol – American Association for the Advancement of Science
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