L’albatros hurleur, ou grand albatros, qui passe la plus grande partie de sa vie en vol bénéficie des vents de plus en plus rapides qui sont apparus sur l’océan Austral ces dernières décennies indique une étude.
Alors que les études sur le changement climatique se focalisent sur des facteurs comme la température ou les précipitations, Henri Weimerskirch et ses collègues européens ont plutôt considéré le vent, composante particulièrement importante de l’environnement marin. De nombreux oiseaux marins se servent du vent pour se déplacer entre leurs lieux de reproduction et d’alimentation, et l’albatros hurleur, qui a la plus grande envergure parmi les oiseaux actuels, est un voilier bien connu. Weimerskirch et ses collègues ont analysé les données recueillies pendant 40 ans sur une population d’albatros vivant sur les côtes ventées des îles Crozet dans l’océan Austral. Pendant des décennies, les chercheurs ont étudiés les mouvements et la reproduction de cet oiseau et les ont équipés dès 1989 d’émetteurs satellites pour suivre leurs déplacements. Les auteurs de l’étude ont trouvé qu’une modification dans la configuration des vents, probablement dû au changement climatique, a permis aux oiseaux d’augmenter leur vitesse et réduit le temps de leurs explorations. Ces voyages plus courts ont eu un effet positif à la fois sur leur reproduction et la masse des adultes. Les auteurs notent cependant que ces effets pourraient ne pas perdurer si le changement climatique se poursuit. Il se peut en effet que les vents deviennent trop rapides pour les oiseaux et que les alizés se déplacent vers le sud, ce qui rendrait les îles Crozet moins intéressantes pour l’alimentation.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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