Des chercheurs de l’Université Laval, en collaboration avec le Nova Scotia Agricultural College, ont découvert ce qui cause la chute des aiguilles des sapins de Noël et proposent des moyens qui permettraient de doubler la durée de conservation de ces arbres à l’intérieur des maisons. Les auteurs présentent les détails de leurs travaux dans un récent numéro de la revue scientifique Trees.
Les chercheurs ont identifié une hormone végétale, l’éthylène, en tant que responsable de la perte des aiguilles chez le sapin baumier. Pour y arriver, ils ont placé à l’intérieur d’une chambre de croissance des branches de sapin dans des contenants remplis d’eau. Après une dizaine de jours, ces branches ont commencé à produire de l’éthylène et, trois jours plus tard, la chute des aiguilles s’est amorcée. Après 40 jours, les branches étaient complètement dégarnies.
Pour démontrer que la perte des aiguilles était bien due à l’éthylène, les chercheurs ont eu recours à deux composés chimiques qui interfèrent avec cette hormone : le 1-MCP et l’AVG.
Après exposition à l’un ou l’autre de ces produits, la durée de rétention des aiguilles est passée à 73 et 87 jours respectivement.
« Au quarantième jour, les branches qui avaient été traitées étaient encore vertes, tendres et fraîches alors que les branches non traitées avaient pratiquement perdu toutes leurs aiguilles », explique Steeve Pépin, co-auteur de l’étude et professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.
Ces travaux pourraient avoir des retombées importantes pour les producteurs de sapins de Noël et les consommateurs. « Puisque le 1-MCP est un gaz, il serait envisageable d’en libérer dans les boîtes de camions qui transportent les sapins », avance le professeur Pépin. Cette pratique serait particulièrement appropriée pour le marché de l’exportation. En 2008, les ventes de sapins de Noël ont atteint 65 M$ au Canada et la moitié du chiffre d’affaires a été généré par l’exportation de quelque 1,8 million d’arbres vers les États-Unis, le Mexique, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes.
Les consommateurs pourraient eux aussi bénéficier de cette découverte, puisqu’il serait possible de dissoudre de l’AVG dans l’eau d’arrosage du sapin et ainsi en prolonger la durée de conservation dans la maison. « Nous sommes parvenus à doubler la durée de rétention des aiguilles sur les branches, ce qui est déjà très encourageant », résume Steeve Pépin. « Il reste toutefois à démontrer que les résultats obtenus avec des branches sont transposables à l’arbre entier », conclut le chercheur.
Outre Steeve Pépin, les auteurs de cette étude sont Mason MacDonald, Rajasekaran Lada et Alex Martynenko, du Nova Scotia Agricultural College, ainsi que Martine Dorais et Yves Desjardins, de l’Université Laval.
Source: Université Laval
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