La découverte ouvre la voie à la recherche de nouveaux traitements vétérinaires et humains pour une gamme de conditions dégénératives
Montréal et Toronto, le 28 février 2011 – Dans le cadre d’une première mondiale, une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Andras Nagy, de l’Institut de recherche Samuel Lunenfeld de l’Hôpital Mount Sinai de Toronto, et le professeur Lawrence Smith, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, située à Saint-Hyacinthe, a généré des cellules souches pluripotentes à partir de chevaux. Cette découverte aidera à créer de nouvelles thérapies régénératives en médecine vétérinaire fondées sur les cellules souches et, puisque le système de muscles et de tendons des chevaux ressemble au nôtre, contribuera au perfectionnement de modèles précliniques conduisant à des applications chez l’humain. L’étude a été dévoilée dans le numéro du 28 février de la publication de pointe Stem Cell Reviews and Reports.
Ces cellules souches pluripotentes induites (iPS) peuvent se développer dans la plupart des autres types de cellules et constituent une source de grand espoir pour l’utilisation en médecine régénérative et la mise au point de nouveaux médicaments visant à prévenir et à traiter diverses maladies. L’un des aspects de la médecine régénérative est le processus de création de tissus vivants fonctionnels pour réparer ou remplacer les pertes de fonctions de tissus ou d’organes causées par des dommages ou par la maladie. « À ce jour, des cellules iPS ont été établies à partir de différentes espèces, mais notre étude est la première à faire état de la dérivation de ces cellules interchangeables à partir de chevaux », a expliqué le professeur Smith.
Il s’agit d’une percée à la fois pour la santé humaine et animale. « Les cellules iPS équines apportent un nouveau potentiel thérapeutique à la médecine vétérinaire et permettent de valider des thérapies fondées sur les cellules souches avant les études cliniques sur les humains », a déclaré le professeur Nagy. « En outre, les études fondées sur les cellules souches et utilisant le cheval comme modèle reproduisent plus exactement les maladies humaines, comparativement aux études réalisées sur des souris. »
Après deux mois consacrés à la reprogrammation des cellules somatiques équines, les lignées cellulaires iPS résultantes exprimaient des marqueurs caractéristiques de la pluripotence, contenaient un nombre conforme de chromosomes de cheval et pouvaient former la totalité du spectre des types cellulaires et des tissus répondant aux critères de pluripotence. Le terme pluripotence fait référence à la capacité d’une cellule souche à se transformer dans n’importe lequel des nombreux types de cellules du corps humain. « Cela signifie que les lignées cellulaires ont passé tous les tests à notre disposition pour déterminer si elles sont vraiment ce que nous pensons qu’elles sont : pluripotentes et une bonne source d’applications régénératives futures », a déclaré Kristina Nagy, associée de recherche au laboratoire Nagy et première auteure de l’étude.
« Le cheval constitue un excellent modèle pour tester une thérapie cellulaire aux niveaux clinique et expérimental pour une vaste gamme de maladies dégénératives humaines », a déclaré Sheila Laverty, chirurgienne pour chevaux et professeure au Laboratoire de recherche en orthopédie comparative de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. « Les tendons, les os et le cartilage guérissent souvent de manière sous-optimale chez le cheval et l’humain, ce qui se traduit par une perte de fonction et par une invalidité à long terme. Par conséquent, la thérapie fondée sur les cellules iPS a engendré un optimisme énorme pour améliorer la réparation et la régénération de ces tissus, à la fois chez les chevaux et les humains. » D’autres travaux sont en cours pour mettre au point des traitements cliniques.
Le professeur Andras Nagy est chercheur principal à l’Institut Lunenfeld, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cellules souches et en régénération et chercheur au Centre McEwen. Ses travaux ont reçu du soutien de la part du Réseau de cellules souches du Canada. Le professeur Smith est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le clonage animal et les cellules souches et a reçu l’appui du Réseau canadien de l’arthrite. Son laboratoire joue un rôle essentiel pour le Centre de recherche en reproduction animale de l’Université de Montréal.
À propos du Centre de recherche en reproduction animale de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal
Fondé en 1972, le Centre de recherche en reproduction animale de l’Université de Montréal a mis sur pied un programme de recherche reconnu internationalement qui s’intéresse notamment au clonage des gènes, à la fécondation in vitro et aux techniques de biotechnologie appliquées à la production et à la santé des animaux domestiques. Le Centre fait partie d’une éminente communauté de chercheurs en santé animale de la Faculté de médecine vétérinaire à Saint-Hyacinthe. Renseignements : www.medvet.umontreal.ca
À propos de l’Institut de recherche Samuel Lunenfeld de l’Hôpital Mount Sinai
L’un des premiers centres de recherche biomédicale au monde, l’Institut de recherche Samuel Lunenfeld de l’Hôpital Mount Sinai est affilié à l’Université de Toronto depuis 1985. Des travaux de recherche sur le diabète, la biologie du cancer, l’épidémiologie, les cellules souches, la santé des femmes et des nouveau-nés, la neurobiologie et la biologie des systèmes y sont dirigés par 34 chercheurs principaux. Renseignements : www.lunenfeld.ca
Source: William Raillant-Clark – Université de Montréal
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