Une équipe de chercheurs dont fait partie Sébastien Bonnet, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHUQ, vient de découvrir le mécanisme qui provoque l’hypertension artérielle pulmonaire, une maladie mortelle qui frappe principalement les jeunes adultes. Les chercheurs ont également identifié deux substances susceptibles de traiter efficacement cette maladie. Les détails de ces découvertes sont publiés dans l’édition du 11 août de la revue Science Translational Medicine.
L’hypertension artérielle pulmonaire se caractérise par une multiplication excessive des cellules qui tapissent l’intérieur des artères menant le sang du cœur vers les poumons. Ce rétrécissement des artères pulmonaires entraîne un effort accru du cœur et en provoque la détérioration progressive. Il n’existe aucun traitement curatif efficace et plus de la moitié des personnes atteintes succombent au cours des cinq années suivant le diagnostic.
Les chercheurs ont découvert qu’en accélérant le métabolisme des cellules, c’est-à-dire en stimulant l’ensemble des processus chimiques qui les maintiennent en vie – il est possible de stopper la multiplication cellulaire désordonnée à l’origine de l’hypertension pulmonaire. Pour y arriver, ils ont retiré du bagage génétique de souris une enzyme appelée MDC dont la fonction est justement de freiner le métabolisme cellulaire. Ils ont constaté qu’en l’absence de cette enzyme, les rongeurs ne développent pas d’hypertension artérielle pulmonaire.
Le professeur Bonnet et ses collègues se sont par la suite mis à la recherche de composés chimiques ayant le même effet sur le métabolisme cellulaire que l’absence de l’enzyme MDC. Ils ont ciblé deux substances connues pour leur effet stimulant sur le métabolisme des cellules, le dichloroacétate (DCA) et la trimétazidine (TMZ). Des tests sur des souris, des rats et des tissus humains ont permis de constater que ces substances permettent de rétablir le fonctionnement normal des cellules artérielles pulmonaires sans entraîner d’effets secondaires nocifs.
« Le fait que la TMZ soit déjà utilisée pour traiter l’angine de poitrine et que le DCA soit en phase de tests cliniques chez les humains pour le traitement du cancer du cerveau rend notre découverte encore plus intéressante, car cela implique que leur faible toxicité a déjà été démontrée », explique le professeur Bonnet. « Dans ce contexte il devient raisonnable d’entrevoir le début rapide, d’ici quelques mois, de tests cliniques chez l’humain », poursuit le chercheur. « Et notre découverte offre également de nouvelles possibilités thérapeutiques intéressantes pour d’autres maladies présentant les mêmes anomalies cellulaires, notamment certains types de cancers et de maladies vasculaires », conclut-il.
Outre Sébastien Bonnet, les auteurs de l’étude sont Gopinath Sutendra, Gael Rochefort, Alois Haromy, Karalyn D. Folmes, Gary D. Lopaschuk, Jason R. B. Dyck et Evangelos D. Michelakis, de l’Université de l’Alberta.
Source: Université Laval
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