De précédentes études avaient bien montré que perturber les prédateurs agissant au sommet de la chaîne alimentaire pouvait avoir de sérieux effets en cascade jusqu’aux derniers niveaux alimentaire des espèces. Une nouvelle étude révèle toutefois que pêcher des espèces situées à de faibles niveaux trophiques, près de la base de leur chaîne alimentaire, peut également avoir des effets significatifs sur différents aspects des écosystèmes marins. Anthony Smith et ses collègues ont étudié cinq écosystèmes connus dans le monde et trouvé que pêcher des espèces de faible niveau trophique comme l’anchois, la sardine, le hareng ou le maquereau, même à des niveaux estimés optimaux pour leur maintien, peut avoir un sérieux impact, positif ou négatif, sur les mammifères marins, les oiseaux de mer, et des poissons plus gros commercialement importants. Les chercheurs ont soumis différentes espèces de poissons de faible niveau trophique à diverses pressions de pêche et trouvé que la récolte des poissons les plus nombreux dans un écosystème, ou ceux qui sont le plus reliés au réseau alimentaire, a le plus fort impact sur ces écosystèmes. Ils indiquent ainsi que la pêche des anchois a un profond effet sur l’écosystème au large de Humboldt en Californie mais reste minimal au sud-est de l’Australie. Smith et ses collègues précisent que les pêcheries pourraient encore atteindre 80 pour cent de leur rendement maximal durable tout en diminuant leur impact sur les écosystèmes marins. Leurs résultats devraient servir pour les stratégies de récolte visant à assurer à l’industrie de la pêche des rendements substantiels et à éviter dans le même temps un effondrement des écosystèmes.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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