Des métaux présents sous forme de traces autrefois associés aux molécules de pigments peuvent signer la couleur noire ou brune des plumes et d’autres tissus de fossiles selon une nouvelle étude. Les scientifiques arrivent déjà à reconstituer dans certains cas la coloration originelle d’organismes fossiles en utilisant les molécules de la mélanine ou des organites qui la contiennent, les mélanosomes, mais leur degré de conservation reste très variable. Une alternative est offerte par Roy Wogelius et ses collègues qui ont étudié les métaux traces qui peuvent être associés à l’eumélanine, le pigment biologique responsable de la coloration noire ou brune, car ces métaux demeurent sur place bien après la destruction des mélanosomes. Les chercheurs ont utilisé la technique du synchrotron à rayons X, qui pénètre les objets avec un rayon X intense pour sonder leur composition moléculaire, dans le but de voir la distribution du cuivre et d’autres métaux dans différents fossiles. Ils ont étudié les plumes des oiseaux anciens Confuciusornis sanctus et Gansus yumenensis, ainsi que des plumes d’oiseaux modernes. Ils ont aussi comparé les tissus communs à divers fossiles et à des animaux actuels tels que les yeux de poisson ou les poches à encre des seiches. Leurs résultats indiquent que la chimie des éléments traces est une méthode valable et cohérente pour identifier l’eumélanine dans les fossiles. Dans le cas de C. santus, il s’avère ainsi qu’il présentait des parties foncées dont les plus chargées en eumélanine étaient les plumes du bas du corps et celles allongées de sa longue queue.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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