Une nouvelle étude peut expliquer pourquoi la petite protéine dite bêta amyloïde marquant la maladie d’Alzheimer s’accumule plus dans le cerveau de certaines personnes. Ce travail pourrait donner le moyen de ralentir ou même de faire cesser l’accumulation de plaques amyloïdes chez les malades. Les chercheurs ont identifié plusieurs gènes liés à un risque accru de développer la maladie, dont celui de l’APOE-e4 qui est associé au risque le plus élevé. L’APOE-e4 est l’une des trois formes du gène APOE avec l’APOE-e2 et l’APOE-e3. Des études avaient déjà suggéré que l’APOE-e4 pourrait faciliter d’une certaine manière l’accumulation du peptide bêta amyloïde qui s’agrège en plaques dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. David Holtzman et ses collègues montrent maintenant que l’APOEe4 agit en ralentissant son évacuation du cerveau. Les auteurs ont d’abord étudié les concentrations de bêta amyloïde dans le liquide céphalo-rachidien de personnes normales du point de vue cognitif de moins de 70 ans qui portaient les différentes formes de l’APOE. L’équipe a trouvé que les individus avec l’APOE-e4 présentaient bien plus de peptide bêta amyloïde dans leur cerveau que ceux porteurs des formes APOE-e2 ou APOE-e3. En utilisant une technique appelée microdialyse les chercheurs ont pu mesurer les concentrations du peptide dans des souris génétiquement modifiées qui exprimaient les diverses formes du gène humain de l’APOE. Ils ont découvert de plus grandes concentrations de peptide bêta amyloïde chez les animaux qui exprimaient la protéine codée par l’APOE-e4 comparés à ceux qui produisaient les formes e2 ou e3 de la protéine. L’équipe a aussi montré que les souris ayant l’APOE-e4 humain éliminaient beaucoup moins le peptide de leur cerveau qu’elles soient jeunes ou âgées. Ces résultats démontrent que l’APOE-e4 cause l’accumulation du peptide bêta amyloïde et induit ainsi un plus grand risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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