Un réservoir de glace carbonique, c’est-à-dire du dioxyde de carbone sous forme solide, dans la région du pôle Sud martien laisse penser que l’atmosphère y a été autrefois bien plus dense et poussiéreuse et a peut-être même contenu de l’eau liquide, selon une nouvelle étude à partir des mesures radar prises par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter. De précédentes études avaient suggéré que le pôle Sud de Mars était constitué presque qu’uniquement d’eau et que la glace carbonique ne faisait que la recouvrir. Les nouveaux résultats montrent que le pôle Sud héberge 30 fois plus de glace carbonique que ce que l’on pensait. Roger Phillips et ses collègues ont utilisé les enregistrements radar fournis par Mars Reconnaissance Orbiter pour calculer la profondeur et l’épaisseur des dépôts de glace carbonique. Ils révèlent que de grandes quantités de dioxyde de carbone héritées de l’ancienne atmosphère peuvent être piégées sous forme solide dans cette glace carbonique. Ces résultats s’ajoutent à un nombre croissant d’éléments qui suggèrent que Mars a eu, il y a bien longtemps, une atmosphère plus dense de gaz carbonique et des cours d’eau. Ces dépôts de glace carbonique pourraient jouer un rôle clé dans la compréhension de ce qui est arrivé à la plus grande partie de l’atmosphère martienne. Les auteurs soulignent que durant les périodes de bascule importante des pôles, une grosse part du dioxyde de carbone gelé a pu fondre et être libéré dans l’atmosphère. Lorsque l’axe de la planète rouge bouge, ses pôles reçoivent assez de lumière solaire pour fondre toute la glace présente. Les auteurs supposent que le dioxyde de carbone libéré aurait rendu l’atmosphère plus dense, avec pour conséquence des tempêtes de poussières et plus de régions où l’eau liquide a pu persister sans bouillir.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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