Le fait de joindre un plan d’action imprimé à une ordonnance contribue à son respect
Cela peut paraître incroyablement simple, mais c’est vrai : un plan d’action écrit pour le traitement de l’asthme, joint à la prescription d’un médicament, améliore le contrôle de l’asthme chez les enfants. « Les visites pour des soins actifs contre l’asthme indiquent souvent un échecdu traitement préventif », affirme la docteure Francine Ducharme, du Département de pédiatrie de l’Université de Montréal et du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. « Cette étude démontre que dans un département d’urgence où l’on dispose de peu de temps pour faire l’éducation du patient, le fait de fournir un plan d’action écrit augmente de façon significative le respect envers les médicaments prescrits à inhaler et à prendre oralement, et envers les recommandations des médecins.
Pour le médecin, s’assurer que les patients respectent leur médication constitue un défi de taille. Ainsi, 65 pour cent des enfants n’utilisent pas leur médicament de contrôle efficacement et les statistiques indiquent que la situation ne s’améliore habituellement pas après une visite en salle d’urgence pour une crise d’asthme. Un avantage supplémentaire réside dans la rédaction du plan d’action ; elle aide les urgentologues à prescrire de manière appropriée, conformément aux lignes directrices nationales concernant l’asthme. « Compte tenu de son avantage considérable et de son coût peu élevé, je recommande qu’on remette un plan d’action au moment de donner son congé au patient après une visite à l’urgence ou lors de l’admission à l’hôpital, ainsi qu’après chaque visite préventive, en lien avec l’asthme », a déclaré la docteure Ducharme.
L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) du Québec offre des plans d’action écrits. Ils présentent trois caractéristiques particulières : ils offrent un modèle structuré pour le traitement médicamenteux et non-médicamenteux de l’asthme à court terme et à long terme; ils sont assortis de messages essentiels sur la santé; et ils sont accompagnés d’un outil permettant l’auto-évaluation de l’asthme. Par ailleurs, leur présentation en trois copies permet au patient, au pharmacien et au médecin d’en conserver un exemplaire. « L’objectif est de faciliter la préparation du plan pour le médecin et d’encourager le pharmacien à le renforcer. Nous rapprochons le médecin qui effectue la prescription du pharmacien et du patient », a expliqué Francine Ducharme. Il existe deux sortes de formulaire : l’un est spécialement conçu pour y consigner les instructions au moment du congé suite à une visite à l’urgence ou une hospitalisation pour une crise d’asthme , et l’autre pour les instructions suivant une visite de routine en lien avec l’asthme.
Les découvertes de cette étude s’appliquent essentiellement aux enfants d’âge préscolaire, soit les trois quarts des 219 enfants participant. « Il reste à déterminer si nous pouvons extrapoler les résultats aux enfants plus âgés ou aux adultes dans d’autres environnements, d’autres spécialités et d’autres conditions médicales », a fait remarquer la docteure Ducharme. « Néanmoins, les sujets présentaient des similitudes avec les populations plus âgées en ce qu’ils faisaient piètre usage de leur médicament de contrôle quotidien, qu’ils avaient rarement reçu un plan d’action antérieur et que peu d’entre eux avaient reçu une formation sur l’asthme. »
L’étude était financée par une subvention de recherche du Fonds de la recherche en santé du Québec et du Fonds de partenariat sur l’utilisation optimale des médicaments, par le Conseil du médicament (aujourd’hui l’INESSS) et par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Ses résultats ont été publiés le 15 janvier 2011 dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine.
Source: William Raillant-Clark – Université de Montréal
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