WASHINGTON – Des paléontologues américains ont mis au jour une nouvelle espèce de dinosaure qui montre que la famille à laquelle elle appartient ne descend pas des oiseaux, malgré leur ressemblance physique, selon une étude parue jeudi.
Cette découverte dans le désert de Gobi, en Chine, étend la collection de fossiles de la famille des Alvarezsauridés, groupe de dinosaure étranges ressemblant à des oiseaux qui vivaient il y a 63 millions d’années.
Ces dinosaures avaient l’allure de nos gallinacés actuels, avec de petites pattes antérieures, un long cou terminé par une longue tête ainsi que de longs membres postérieurs dégarnis.
La mise au jour de ce spécimen d’une nouvelle espèce de cette famille, un fossile de trois mètres de long presque complet, baptisé Haplocheirus soller, éloigne encore davantage ce groupe des oiseaux dans l’arbre de l’évolution, souligne Jonah Choiniere, un paléontologue de l’Université de George Washington, le principal auteur de cette découverte. L’étude es publiée dans la revue américaine Science datée du 29 janvier.
« L’Haplocheirus est un fossile de transition car il révèle une étape plus ancienne de l’évolution des pattes antérieures des Alvarezsauridés et confirme nos suppositions selon lesquelles cette famille de dinosaures vivait déjà à la fin du jurassique » il y a 160 millions d’années, explique le chercheur.
L’Haplocheirus présente plusieurs caractéristiques le liant à la famille des Alvarezsauridés, qui compte des espèces comme le Mononykus, incapable de voler, mais dont on pensait précédemment qu’il descendait d’oiseaux anciens en raison de similarités dans son squelette avec ceux des volatiles.
Or, malgré ces similarités, la découverte du Haplocheirus prouve que les Alvarezsauridés ont connu une évolution parallèle à celle des oiseaux mais qu’ils n’en sont pas des descendants.
L’Haplocheirus révèle les premiers stades de l’évolution du développement de deux bras courts et puissants terminés par des griffes dont la seule fonction était de creuser le sol pour trouver des termites. Ces dinosaures se nourrissaient surtout d’insectes.
La fin du jurassique a été une période importante dans l’évolution des oiseaux. Des indices laissent penser que les premiers oiseaux ont évolué à partir des théropodes, dont son issus la totalité des dinosaures prédateurs comme le célèbre T.rex.
Paradoxalement, les fossiles de dinosaures proches des oiseaux remontant à cette période sont très rares, rendant la découverte de l’Haplocheirus et les travaux de Jonah Choiniere encore plus importants, souligne James Clark, un professeur de paléontologie de l’Université George Washington, co-auteur de cette communication avec également Xu Xing, de l’Académie chinoise des sciences.
« Le principal objectif de nos expéditions était de découvrir des fossiles de dinosaures théropodes les plus proches possible des oiseaux et la découverte de l’Haplocheirus représente à cet égard une avancée majeure », précise-t-il.
Le fossile de l’Haplocheirus a été mis au jour en 2004 durant une série d’expéditions dans la région autonome de Xinjiang en Chine.
Cette recherche a été financée par la Fondation nationale américaine des sciences (NSF).
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