Comment ont fait les hommes pour développer une culture de coopération qui les a séparés des autres primates ? Pour répondre à cette question, les chercheurs se sont en général penchés sur nos ancêtres qui ont vécu sur la nature durant 95 pour cent de l’histoire de notre espèce, et ils ont comparé leur structure sociale avec ceux de primates non humains. Cependant, une étude détaillée des 32 sociétés de chasseurs-cueilleurs existant actuellement dans le monde révèle que contrairement à ce que l’on pensait la plupart des membres de ces sociétés ne sont pas apparentés, une découverte qui renvoie aux racines du comportement social chez l’homme. Kim Hill et ses collègues indiquent que les chasseurs-cueilleurs actuels présentent une structure sociale unique où les sexes sont très bien mélangés avec aucune dominance d’une lignée maternelle ou paternelle et où enfants et non apparentés vivent souvent ensemble. La majorité de ces sociétés sont monogames, l’homme aussi bien que la femme ayant autant la possibilité de quitter le groupe. Les structures sociales que Hill et ses collègues décrivent dans ces sociétés diffèrent de toutes celles connues chez les autres vertébrés. Leurs données révèlent un degré relativement faible de parenté au sein de ces sociétés de chasseurs-cueilleurs contemporaines. Les chercheurs expliquent que le grand réseau de gens qui interagissent paisiblement leur permet d’observer les comportements innovants et d’imiter ceux jugés efficaces ou communs. Le développement de telles structures sociales parmi les premiers humains pourrait expliquer pourquoi sont apparus chez eux, à la différence des autres animaux, des mécanismes coûteux d’apprentissage et pourquoi ils ont pu grandir culturellement en tant que groupe. Un article Perspective de Bernard Chapais revient sur ces résultats plus en détail.
Source: Natasha Pinol – AAAS
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