D’après une étude, les bienfaits du bilinguisme se manifesteraient plus tôt que prévu
Les tout-petits qui apprennent une deuxième langue dès leur plus jeune âge acquièrent un avantage sur leurs semblables unilingues, selon une nouvelle étude de l’Université Concordia et de l’Université York au Canada et de l’Université de Provence en France. Dans un article publié dans le Journal of Experimental Child Psychology, l’équipe de recherche explique s’être intéressée à la compréhension de mots anglais et français par des enfants de deux ans pour déterminer si les petits bilingues possédaient un vocabulaire similaire dans chaque langue.
« Nous avons découvert qu’à 24 mois, les enfants bilingues disposaient déjà d’un vocabulaire dans chacune des deux langues et d’une certaine expérience du passage d’un idiome à l’autre, explique la chercheuse principale du projet, Diane Poulin-Dubois, professeure de psychologie à l’Université Concordia et directrice adjointe du Centre de recherche en développement humain. Nous avons aussi constaté que les avantages du bilinguisme sur le plan cognitif se manifestaient bien plus tôt que ne l’avaient signalé des travaux antérieurs. »
Dans le cadre de l’étude, 63 tout-petits ont été divisés en deux groupes : l’un, unilingue et l’autre, bilingue. Pour évaluer le niveau de bilinguisme des enfants, les chercheurs ont interrogé les parents sur leur exposition à chaque langue et, au moyen de questionnaires, sur leurs connaissances en matière de vocabulaire. Les tout-petits ont quant à eux passé cinq tests linguistiques et cognitifs de base.
« Comparativement à leurs semblables unilingues, les petits bilingues semblent mieux s’acquitter de leurs tâches en présence de stimuli déconcentrants, souligne la Pre Poulin-Dubois. Le léger avantage observé chez les enfants bilingues de 24 mois découle probablement de leur expérience de l’écoute et de l’utilisation de deux langues. »
« Ces nouveaux résultats auront des conséquences pratiques pour les enseignants et les parents, affirme la Pre Poulin-Dubois. L’exposition des jeunes enfants à une deuxième langue tôt dans leur développement leur procure un avantage, soit le renforcement des compétences liées au contrôle de l’attention. »
Partenaires de recherche :
Cette étude a été subventionnée par le Réseau canadien de recherche sur le langage et l’alphabétisation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et les National Institutes of Health des États-Unis.
À propos de l’étude :
L’article « The effects of bilingualism on toddlers’ executive functioning », publié dans le Journal of Experimental Child Psychology, est signé Diane Poulin-Dubois et Julie Coutya de l’Université Concordia, Agnès Blaye de l’Université de Provence et Ellen Bialystok de l’Université York.
Sur le Web :
- Article paru dans le Journal of Experimental Child Psychology : http://bit.ly/hVFJGS
- Département de psychologie de Concordia : http://psychology.concordia.ca
- Centre de recherche en développement humain : http://crdh.concordia.ca
Source: Sylvain-Jacques Desjardins – Université Concordia
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