Cyndia Charfi, étudiante au doctorat en biologie de l’UQAM, appuyée par ses directeurs de thèse Éric Rassart, professeur au Département des sciences biologiques et Elsy Edouard, professeure associée au Centre de recherche BIOMED de l’UQAM, a fait une découverte majeure dans la recherche sur la leucémie lymphoïde aigüe de type B, maladie qui touche particulièrement les enfants. En effet, elle a réussi à identifier un gène susceptible de faciliter le diagnostic de ce cancer qui se caractérise par une prolifération anormale des lymphocytes B, les cellules productrices des anticorps nécessaires à la défense de notre organisme contre les microbes. Les résultats de sa recherche viennent d’être publiés dans la prestigieuse revue scientifique Blood.
La recherche
Cyndia Charfi a d’abord comparé le transcriptome, c’est-à-dire l’ensemble des gènes actifs dans une cellule, de souris leucémiques et de souris saines. À partir de cette analyse, elle a pu isoler chez les souris leucémiques, des groupes de gènes dont l’activité était anormale. Ses recherches l’ont ainsi amené à découvrir qu’une activité excessive du gène Fmn2 était associée à la présence de leucémie lymphoïde de type B.
Les cellules des souris sont génétiquement très proches des cellules humaines mais elles ne sont évidemment pas identiques. La jeune chercheuse a donc poursuivi son travail mais, cette fois-ci, à partir de cellules humaines. Et elle est arrivée aux mêmes résultats : une activité excessive du gène Fmn2 est aussi associée à la leucémie lymphoïde de type B chez l’humain et en particulier chez l’enfant.
Mieux diagnostiquer pour mieux traiter
On désigne sous le nom de leucémie tous les cancers qui s’attaquent aux cellules de la moelle osseuse. Les cellules de la moelle produisent les cellules sanguines, d’où le terme utilisé de cancer du sang. Comme il existe plusieurs types de cellules sanguines (notamment els lymphocytes B), il y a également plusieurs types de leucémie. Pour chaque type de leucémie le traitement diffère. Plus vite et plus précisément on peut diagnostiquer le type de leucémie, mieux on peut le traiter.
Quelle est l’importance de cette découverte ? Pour le professeur Éric Rassart, « bien qu’il s’agisse de recherche fondamentale, les résultats de Cyndia Charfi représentent une grande avancée et un pas de plus vers un meilleur diagnostic et, on peut l’espérer, un traitement plus efficace de ce cancer, dont ne l’oublions pas, les victimes sont surtout des enfants. »
Les résultats de la recherche sont publiés dans le numéro de décembre 2010 de la revue Blood sous le titre Gene profiling of Graffi murine leukemia virus induced lymphoid leukemias: identification of leukemia markers and Fmn2 as a potential oncogene.
Source: Claire Bouchard – Université du Québec à Montréal
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