Il reste encore du brut échappé des cuves de l’Exxon Valdez sur certaines plages du Golfe de l’Alaska, plus de 20 ans après la marée noire. Une nouvelle étude apporte une explication à la surprenante longévité de cette pollution.
Mars 1989. Plus de 40 millions de litres de brut se répandent sur les côtes de l’Alaska, dans le détroit du Prince William. Le naufrage de l’Exxon Valdez, c’est l’une des pires marées noires de l’histoire.
Après le nettoyage du détroit, la disparition des résidus avait été estimée à quelques années. Or de récentes études ont montré qu’il reste encore du brut sur certains sites. Comme sur les plages de galets de l’île d’Eleanor qu’a explorée l’équipe de Michel Boufadel (Temple University, USA) et de Hailong Li pour comprendre pourquoi le brut persistait.
La plage est composée de deux couches, expliquent les chercheurs: la première, composée de galets, est très perméable, tandis que la seconde, faite de sédiments plus fins et de roches, est plus compacte. Elle offre au brut un environnement plus favorable à sa conservation, avec moins d’oxygène et moins de microorganismes qui se nourrissent d’hydrocarbures et qui aident à leur dégradation dans le sol. Le brut peut ainsi persister longtemps. Ces travaux sont publiés par la revue Nature Geoscience.
Ces petites poches de pétrole qui apparaissent au fond des trous peu profonds creusés par les chercheurs, sont-ils dangereux pour les animaux? Les conclusions sont débattues. Certains estiment que pour les loutres de mer, qui creusent pour trouver leur nourriture, ces résidus sont nocifs. D’autres estiment qu’ils ne posent pas de danger et n’empêchent pas les populations de se reconstituer. La réponse a des implications économiques, la société Exxon Mobil étant mise à contribution pour la remise en état du site.
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