La ronde des ballons au-dessus de l’Antarctique, menée dans le cadre du programme international Concordiasi, vient de débuter avec succès avec un premier lâcher de ballon réussi depuis la base de McMurdo (jeudi 9 à 9h, soit mercredi 8 à 23h heure de Paris). Mieux connaître le climat de l’Antarctique et les mécanismes de destruction de l’ozone atmosphérique, tel est l’objectif de ce programme.
Concordiasi est un programme international associant des équipes françaises, américaines, italiennes et australiennes. Ce programme vise à exploiter plus efficacement les mesures des satellites, et principalement celles effectuées par le sondeur atmosphérique infrarouge IASI embarqué sur le satellite européen Metop-A, afin de mieux appréhender la météorologie de l’Antarctique et de préciser le rôle de la calotte polaire dans le climat actuel de notre planète. Son second objectif est de collecter des mesures météorologiques dans la basse stratosphère afin de mieux comprendre le phénomène de destruction de l’ozone en haute altitude qui intervient à chaque printemps austral. L’originalité de Concordiasi réside dans l’analyse croisée de mesures satellitaires et de mesures in situ.
Au cours de la troisième campagne de Concordiasi qui vient tout juste de démarrer, 19 ballons instrumentés seront lâchés depuis la base polaire américaine de Mc Murdo où une dizaine de « ballonniers » sont en poste pour mener à bien la mission. Ces ballons dériveront pendant plusieurs mois à 20 kilomètres d’altitude, emportés par le vortex polaire. Le suivi des vols et la réception des mesures seront assurés par le Centre Spatial de Toulouse du CNES.
Capables de transporter près de 50 kilos de charge, ces ballons sont un véritable concentré de technologie, une combinaison de moyens de mesures in situ et à distance permettant une grande variété de relevés à l’aide des instruments mis au point par le Laboratoire de Météorologie Dynamique, (LMD, CNRS / École polytechnique / Université Paris 6 / École normale supérieure) et des laboratoires américains.
Parmi ces moyens, 650 dropsondes larguées sous parachute depuis ces ballons permettront de mesurer la pression, l’humidité de l’air, le vent et la température sur une grande épaisseur de l’atmosphère, en des points précis inaccessibles à l’observation par d’autres moyens. Contrôlé depuis le centre de recherche de Météo-France à Toulouse, les largages des sondes se feront à la demande lors des passages du satellite Metop-A au-dessus des ballons, afin de valider directement les mesures de l’instrument IASI.
Ce type de ballons, nommés driftsondes, capables de larguer des dropsondes, a été élaboré par le CNES et le National Center for Atmospheric Research (NCAR). Ce dernier contrôlera la réception des mesures réalisées par les dropsondes, données qui seront injectées en temps réel dans les modèles de prévision du temps de Météo-France. Quant à la campagne de terrain à McMurdo, elle a été rendue possible grâce à l’étroite collaboration entre la National Science Foundation (NSF) et l’Institut Polaire Français (IPEV).
Concordiasi est un bel exemple de coopération entre plusieurs organismes internationaux. Les partenaires scientifiques du programme sont les suivants : Centre National de Recherches Météorologiques (Météo-France / CNRS) – coordinateur du programme, CNES, CNRS/INSU, NSF, NCAR, Université du Wyoming, Université Purdue, Université du Colorado, Institut Alfred Wegener, Met Office et CEPMMT. Concordiasi bénéficie également du soutien logistique ou financier des agences polaires : IPEV, PNRA, USAP et BAS. Concordiasi fait partie des projets soutenus dans le cadre de l’Année Polaire Internationale et du programme international THORPEX.
Source: communiqué de presse du CNRS
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