L’exposition « Dans l’ombre des dinosaures », à la Grande Galerie de l’Evolution à Paris, présente à partir de mercredi une histoire du règne animal dominé par ces reptiles géants jusqu’à leur déclin au profit des mammifères.
Une nouvelle technique mise au point par des chercheurs américains devrait permettre de savoir si les dinosaures étaient des animaux à sang froid ou chaud, selon des travaux publiés lundi.
Les auteurs de cette découverte citent aussi parmi les autres questions cruciales auxquelles ce « paléothermomètre » devrait répondre, le fait de savoir si les oiseaux avaient le sang chaud avant ou après avoir développé un plumage.
Plus généralement, cette technique pourrait aussi expliquer pourquoi l’évolution favoriserait les organismes à sang chaud, bien qu’ils nécessitent un niveau élevé d’énergie.
La technique consiste à analyser les concentrations de deux isotopes rares de carbone 13 et d’oxygène 18, qui ont tendance à s’agglomérer plus ou moins en fonction de la température, explique Robert Eagle, un chercheur du California Institute of Technology (Caltech), principal auteur de cette communication parue dans les Annales de l’académie nationale américaine des sciences (PNAS).
« A des températures très élevées, ces deux isotopes s’agglomèrent beaucoup moins, mais elles le font nettement plus à basse température », précise-t-il.
Chez les créatures vivantes, le taux d’agglomération de ces isotopes peut être mesuré dans la bioapatite, le minéral à partir duquel sont formés les os, l’émail des dents ou la coquille d’oeuf.
« Quand ce minéral se forme à partir du sang pour créer des os ou des dents, sa composition isotopique est figée et peut être préservée pendant des millions d’années », poursuit Robert Eagle.
Le laboratoire de John Eiler, professeur de géologie et de géochimie à Caltech a établi une relation précise entre le taux d’agglomération des deux isotopes et la température, indique Robert Eagle.
« Ces mesures en laboratoire peuvent être converties en température du corps », ajoute-t-il, assurant que cette méthode est précise à un ou deux degrés près.
« Ce n’est pas comme aller planter un thermomètre dans l’anus des créatures disparues du passé, mais c’est presque la même chose », observe John Eiler, un des co-auteurs de ces travaux.
Source: © 2010 AFP – TV5
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