Deux groupes de passionnés ont ressuscité le « canard », le premier hydravion inventé par l’ingénieur Henri Fabre à avoir volé sur l’étang de Berre le 28 mars 1910, à travers deux répliques exposées ce week-end au bord du lac de Biscarrosse.
Deux groupes de passionnés ont ressuscité le « canard », le premier hydravion inventé par l’ingénieur Henri Fabre à avoir volé sur l’étang de Berre le 28 mars 1910, à travers deux répliques exposées ce week-end au bord du lac de Biscarrosse.
Invités d’honneur du 13e rassemblement biennal international de la station landaise, le temple de l’hydraviation, où le groupe Latécoère avait installé sa base (1930-1953), les deux « canards » (appareils dont le système propulsif était à l’arrière, NDLR) doivent tenter de valider leur premier vol dimanche.
Exposés l’une à côté de l’autre près du musée de l’hydraviation, à courte distance du lac au-dessus duquel est proposé un ballet d’une cinquantaine d’hydravions, hydro-hélicoptères et hydro-ULM, les deux répliques – agréées par la DGAC – présentent des visages différents dans leur composition. Les mesures et la conception demeurent fidèles à l’original, avec ses 15m d’envergure.
Pour l’association Flyersteam, animée par deux ingénieurs d’Airbus, Guillaume Bulin et Marc Anscieau, il n’était pas question d’autre chose que les matériaux (bois et toile naturelle) utilisés il y a un siècle. Seul le moteur -d’ULM, un Rotax 503 – diffère de l’appareil propulsif de Henri Fabre, la puissance étant toutefois la même.
« Mon fils a une passion pour travailler comme il y a 100 ans, avec le côté aventure de l’époque, c’est du bricolage au sens noble du terme. Chez Airbus, il conçoit des avions mais ne les pilotera jamais, là il maîtrise tout », confie son père Marc Bulin, auteur des pièces en bois de l’hydro-aéroplane qu’il bichonne et devant ou sur lequel il se prête au jeu des photos. Marie-France Bulin, la maman, a apporté aussi sa contribution en cousant les toiles.
Flyersteam en est à sa troisième réplique centenaire quasi à l’identique après le premier avion, le Flyer des frères Wright (1903), et l’hélicoptère de Paul Cornu (1907).
De son côté, l’association Fabre 2010, dont les piliers sont deux formateurs Afpa, a entrepris une démarche bien différente avec des matériaux modernes (alliage aluminium, fibre de verre, carbone, dacron et drisse) tout en respectant les calculs et les dimensions de l’original, exposé au musée de l’air du Bourget.
« Nous sommes partis de l’idée que si Fabre avait disposé de (nos) matériaux modernes, il les aurait utilisés et comme l’a dit Pierre-Georges Latécoère: +c’est irréalisable, alors faisons-le+ », explique Frédéric Perez, formateur à l’Afpa de Bègles (banlieue bordelaise) responsable du secteur aéronautique et président de l’association.
Pendant un an et demi, M. Perez, son collègue Laurent Delmas et des stagiaires ou ex-stagiaires de l’Afpa ont passé leurs week-ends et plus sur la fin (environ 10.000 heures) pour parvenir à réaliser « leur bébé », un peu plus léger que l’original (358 kg contre 420/440 kg).
Présent à Biscarrosse, Louis Fabre, bientôt 94 ans, – lui-même pilote et qui s’est essayé au deltaplane à… 70 ans – l’un des fils d’Henri (décédé en 1984 à 102 ans), estime avec un petit sourire qu' »il devrait pouvoir voler ».
Dimanche après-midi, une partie des 25.000 curieux attendus ce week-end au bord du lac landais assisteront peut-être, si clapot et vent de travers ne sont pas de la partie, à un spectacle d’exception avec des merveilleux fous volants dans de drôles de machines.
Source: © 2010 AFP – TV5
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