Le prix Abel -le « Nobel des maths »- récompense cette année l’Américain John Tate.
Le prix Abel 2010 a été remis au mathématicien américain John Torrence Tate. L’Académie norvégienne des Sciences et des Lettres récompense ainsi «l’étendue et le caractère durable de son influence sur la théorie des nombres».
Remis depuis 2003, ce prix surnommé le « Nobel des maths » couronne un mathématicien pour l’ensemble de sa carrière, tandis que l’autre prix très prestigieux dans ce domaine, la médaille Fields, est décernée aux chercheurs âgés de 40 ans maximum.
La théorie des nombres étudie les propriétés des nombres entiers, et les curiosités de certaines catégories comme les nombres premiers. «Dieu a inventé les nombres entiers, tout le reste est l’œuvre de l’Homme» disait le mathématicien allemand Leopold Kronecker. «Les mathématiques sont la reine des sciences, la théorie des nombres la reine des mathématiques» affirmait de son côté Carl Friedrich Gauss. C’est dire si nous sommes face à un domaine de recherche de premier ordre.
Récompensé dès 1956 avec le prix Cole, les travaux de John Tate ont très largement contribué à développer la théorie des nombres ces dernières décennies. La longue liste des idées et des objets qui portent son nom en témoigne: module de Tate, l’algorithme de Tate pour les courbes elliptiques, les groupes de Mumford-Tate, les conjectures de Sato-Tate, le théorème de Honda-Tate, etc.
Les travaux de ce mathématicien né en 1925 sur les courbes elliptiques ont par exemple contribué à la résolution du dernier théorème de Fermat par Andrew Wiles en 1995.
Tout en étant synonyme de beauté mathématique à l’état pur (et abstrait), la théorie des nombres a fourni des outils pour des applications très concrètes, comme la sécurité des informations sur internet, des messageries aux paiements en ligne. Certaines clés de chiffrement utilisent en effet des multiples de nombres premiers. Les travaux de Tate ont notamment permis de faciliter la fabrication de ces nombres à 200 chiffres.
John Tate vient de prendre sa retraite de professeur de l’Université d’Austin, au Texas (États-Unis).
Source: C.D. – Sciences-et-Avenir.fr
Laisser un commentaire