Des décorations sur les ossements qui intriguent
La découverte intrigue des archéologues polono-ukrainiens qui ont découvert le squelette d’une femme enterrée il y a environ 4500 ans dans la région du Dniestr en Ukraine.
Il s’agissait vraisemblablement d’une femme issue de tribus nomades dont on ignore quasiment tout, à part le fait qu’ils vivaient dans ces steppes à cette époque. En effet, ces populations ont laissé des milliers de kurgans derrière eux. Ces derniers sont en fait des tumulus, sortes de buttes artificielles composées de terre afin de recouvrir les tombes des défunts.
En principe, chaque kurgan pouvait abriter plusieurs individus ; ils étaient positionnés de façon bien précise, avec les jambes rapprochées près du corps.
Qui était cette femme ?
A priori cette nomade était une femme âgée entre 25 et 30 ans, elle était enterré avec son foetus ou son nouveau né. Les chercheurs ont découvert également des traces d’une substance assez proche (après analyses) de la composition du goudron sur ses cubitus (os d’avant-bras), mais il ne peut pas s’agir de tatouage ou autre, les archéologues sont formels, cette substance de « décoration » a été mise en place après la mort de la jeune femme, dans un rituel funéraire qui laisse penser que ses pairs ont attendu que la chair se détache pour y appliquer cette matière.
Dans quel but cette substance a t-elle été appliquée ?
Peut-être un début d’explication… D’après Christian Jeunesse, professeur de préhistoire à l’Institut universitaire de France à Strasbourg, il y aurait au moins deux cas similaires à celui de cette jeune femme nomade enterrée il y a 4500 ans Ukraine.
- Un cas au moyen-orient il y a plus de 10.00 ans.
- Un cas en Espagne il y a près de 4.000 ans.
On ignore pour l’heure la signification de ce rituel, mais on sait qu’à l’époque le statut social pouvait accompagner l’individu même après sa mort. Cette substance proche du goudron pouvait peut-être indiqué le rang social de ces personnes.
Le chercheur français ajoute qu’il pouvait s’agir d’une esclave marqué par son maître afin de la retrouver plus tard lorsque celui-ci allait la rejoindre dans l’au-delà, selon ses croyances.
On note par ailleurs sur plusieurs sites archéologiques, des déplacements de corps y compris longtemps après leurs morts, ce qui suggère que les peuples de la région, conservaient les défunts pendant longtemps en surface, avant de les décorer et de les enterrer par la suite, ce qui expliquerait aussi le marquage effectué sur les os des avant-bras.
Paraît-il qu’en Papouasie , certaines populations pratiquent ce genre de conservation de défunts pendant au moins 25 ans en surface et une autre explication est donnée par le professeur Christian Jeunesse. Ce serait que le tissu des vêtements déteigne à la longue sur l’os, qui prendrait alors la coloration du tissu vieillissant. Cela pourrait effectivement être une autre explication plausible pour ce genre de marquage.
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