Thérapie génique CAR-T – L’heure de la révolution anti-cancer a-t-elle enfin sonné ?
A en croire les bons résultats publiés dans une récente étude parue en février 2018 dans le New England Journal of Medicine, il semblerait que l’on soit enfin sur la bonne voie.
Même que l’ANSM (Agence nationale de santé et du médicament) vient de donner son autorisation à deux hôpitaux publics de Paris. En effet, les établissements hospitaliers Saint-Louis et Robert-Debré bénéficient d’une autorisation temporaire (ATU).
Et en attendant une autorisation totale de mise en place du traitement sur le marché, ces deux hôpitaux parisiens vont donc pouvoir administrer ce traitement composé d’une thérapie génique, à leurs patients atteints de lymphome et leucémie (cancers du sang).
Il est certes encore trop tôt pour crier victoire d’autant plus qu’il reste beaucoup à faire, mais la médecine progresse et les derniers résultats issue de la recherche et d’essais cliniques sont encourageants.
Cette thérapie révolutionnaire par CAR-T (à base de lymphocytes T modifiés) consiste utilise une technique qui consiste à modifier génétiquement les cellules immunitaires des malades, afin qu’elles finissent par s’attaquer aux tumeurs.
Le taux de rémissions à 3 ans est de 83% chez l’ensemble des patients, qu’ils soient jeunes adultes ou enfants contre seulement 15% pour un traitement conventionnel contre une leucémie aiguë réfractaire au traitement.
Concernant les patients souffrant d’un lymphome diffus à grandes cellules B réfractaire, le taux de rémission complète à 15 mois est de 40 % contre 5 à 10 % avec l’aide d’une chimiothérapie classique. Même si ces pourcentages doivent encore être améliorés, ils sont jugés révolutionnaires par les spécialistes.
Le professeur André Baruchel (chef du service hématologie de l’hôpital Robert-Debré, à Paris) a déclaré à la presse :
« Les effets peuvent être spectaculaires. Des enfants qu’on pensait perdre dans les trois mois sont vivants deux ans après. C’est juste formidable ».
Comment se déroule le traitement par cellules CAT-T ?
- On prélève dans le sang du patient, des globules blancs dont des lymphocytes T.
- Les lymphocytes T, qui sont en charge de l’immunité cellulaire, sont isolés et activés en laboratoire.
- Ils sont ensuite modifiés avec des gènes qui leur permettront de détecter une cellule cancéreuse.
- Les CAR-T (Lymphocytes modifiés) vont se développer et proliférer jusqu’à des millions.
- On injecte ensuite ces lymphocytes T modifiés dans l’organisme du patient.
- Les CAR-T attaquent ensuite et détruise les cellules cancéreuses.
Ceci étant, le professeur Baruchel précise qu’il s’agit d’un traitement complexe, lourd et très coûteux pour le moment, avec de gros effets secondaires. A tel point que 25% des patients dont on administre le traitement par CAR-T doivent passer plusieurs semaines en soins intensifs.
C’est la raison pour laquelle il n’est administré qu’en dernier recours, après deux échecs.
La leucémie aiguë touche pas moins de 400 enfants par an en France, dont 85% sont guéris à l’aide d’une chimiothérapie classique. Les biologistes procèdent à des essaies thérapeutiques afin de déterminer si la technique avec les CAR-T peut être supérieure à celle d’une greffe de moelle osseuse en cas de rechute.
Vers un traitement moins cher et contre d’autres cancers
Actuellement facturé 475 000 dollar US aux Etats-Unis, les recherches pharmaceutiques se poursuivent avec les CAR-T , d’une part pour utiliser des lymphocytes T modifiés dits « allogènes », sans avoir besoin des cellules du malade, ce qui aura pour effet d’alléger considérablement la note. Et également pour soigner d’autres cancers avec espérons-le, au moins la même efficacité.
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