L’Europe avait besoin d’un grand succès, c’est chose faite grâce au petit robot Philae qui vient d’accomplir un véritable exploit, au terme d’une mission Rosetta déjà réussie, en se posant sur la surface de la comète 67/P Tchoury.
Il faut dire que le suspense était à son comble hier en fin d’après-midi, car si le robot Philae avait bien émis la confirmation de son atterrissage à la sonde spatiale Rosetta, restée en orbite à environ 30 Km de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (cette dernière ayant retransmis les informations du succès de la mission vers la Terre, à plus de 510 millions de Km !), il faut dire que les premières images ayant été reçues par l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) laissaient les ingénieurs et scientifiques perplexes. Les harpons n’ayant pas fonctionné ni le réacteur de poussée permettant le maintient de Philae sur le sol de la comète, les risques de voir le robot rebondir compte tenue de la très faible gravité de l’astre filant étaient proches de 100 %. C’est ce qu’il s’est d’ailleurs produit, le robot Philae a effectué au moins un ou deux bonds voir peut-être plus pour finalement se stabiliser environ 1 Km plus loin du site d’atterrissage initial, c’est ce que l’on voit dans cette image ci-dessous. La zone d’atterrissage initialement prévue se trouvait au point A, finalement Philae semble se retrouver en B, sur une pente très inclinée, à la limite de la verticale, avec l’une de ses trois pattes en l’air.
La zone est accidentée et donc, moins ensoleillée que prévue, mais ses batteries et systèmes fonctionnent, les expériences ne seront heureusement pas compromises sauf peut-être le forage qui reste l’une des étapes les plus importantes, mais les responsables de la mission Rosetta ont d’ores et déjà annoncé qu’ils tenteraient sûrement quelque chose. Pour une forage optimum, il faut une stabilité; elle est d’autant plus importante quand il y a une quasi absence de gravité. Les risques ne sont pas simplement le fait que cela ne fonctionne pas, mais de voir le robot décoller à nouveau de la comète, c’est pour cela que si le forage sera sans doute tenté par les ingénieurs, il le sera une fois que toutes les autres expériences auront été accomplies et après au moins une nouvelle tentative de harponner la comète. Espérons que cela réussisse, tant la communauté scientifique et internationale en attend de ces données inédites !
Mais les autres expériences ont déjà commencé. La «tomographie a été réalisée avec succès», a ainsi expliqué Jean-Pierre Bibring depuis Darmstadt, en Allemagne.
Marc Pircher, Directeur du Centre Spatial de Toulouse a par ailleurs effectué une conférence de presse pour faire le point sur la situation :
Quelques chiffres en image sur la mission européenne Rosetta et Philae, qui donnent le vertige :
Première photo de bonne qualité envoyée par le robot Philae sur la surface de la comète Tchouri 67/P :
Saluons le formidable travail de l’ESA et du CNES pour ce qui est et restera une grande première dans l’histoire de la conquête spatiale. En attendant de prochaines photos envoyées par Philae et Rosetta, nous avons hâte de percer les mystères de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko
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