Une nouvelle étude explique pourquoi un médicament appelé Alemtuzumab est remarquablement efficace pour traiter des patients atteints d’un cancer de la peau démangeant et douloureux, le lymphome cutané à cellules T (LCCT).
De plus, le traitement ne semble pas augmenter les risques d’infection, une surprise étant donné qu’il tue tous les lymphocytes T et B, des acteurs déterminants dans la lutte contre les infections. Le bon sens voudrait que les patients traités avec l’Alemtuzumab soient plus malades que ceux infectés par le VIH qui détruit les lymphocytes mais ce n’est pas le cas. En étudiant une poignée de patients avec LCCT, Rachael Clark et ses collègues ont découvert pourquoi. Les chercheurs ont donné aux patients de faibles doses du médicament et observé qu’ils allaient mieux et ne développaient pas d’infections. Puis l’équipe a analysé des échantillons de peau des patients qui avaient guéri et a pu y trouver des lymphocytes T actifs contre les infections. Contrairement aux lymphocytes T circulants dans le sang, qui se dirigent vers les endroits de l’organisme à protéger des envahisseurs, les chercheurs ont vu des lymphocytes T dans la peau immobiles, un nouveau groupe de cellules protectrices qui restent stationnaires, ici dans la peau, en attendant d’agir. Il s’avère que l’Alemtuzumab ne tue que les lymphocytes T circulants et laisse intacts ceux situés dans la peau. Comme les lymphocytes T cancéreux de cette maladie circulent dans le sang, le médicament peut éliminer la maladie sans affecter les cellules immunitaires dans les tissus, ce qui empêche l’apparition d’infections.
Un article associé Focus salue cette découverte comme un exemple de l’importance de faire des recherches en immunologie chez l’homme même si celles chez la souris ont prédominé au cours du dernier siècle.
Source : Natasha Pinol – AAAS
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